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Le billet sciences. Les bruits de la Terre plus "visibles" pendant le confinement

Petit à petit, les pays européens lèvent leur confinement, sonnant la fin d’une expérience inédite pour les sismologues. Ils ont pu mesurer l'activité sonore de la Terre comme jamais ils n’avaient pu le faire.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un technicien d'un centre de recherche en sismologie consulte des enregistrements de données de tremblements de terre, à Santiago (Chili), le 4 août 2017.  (CHRISTIAN MIRANDA / AFP)

Nos activités font du bruit et pas seulement dans l'air ambiant mais aussi en sous-terrain. C'est le cas en particulier de nos transports, nos mines, nos carrières... Les forages et la géothermie font un "bruit de fond" qui perturbe le travail des sismologues. Ces bruits sont émis sur des fréquences beaucoup plus basses que des séismes naturels importants quand des failles s’activent et que des plaques tectoniques se frottent. Mais avec 3 milliards d’êtres humains en confinement, les sismologues ont bien entendu la différence.  

Le bruit a baissé de 30% à Bruxelles,estime un responsable de l’Observatoire royal de Belgique, l’un des plus anciens au monde. Thomas Lecoq, cité dans le journal Nature, explique que certains de ses appareils sont situés très près de la surface et en ville, ils sont donc très sensibles au bruit de fond de nos activités. Du coup, ils peuvent rater les petits bruits naturels de la Terre. Pour ce sismologue, le confinement correspond à ce qu’il entend un jour de Noël quand il neige et qu’il y a beaucoup moins de déplacements. Même chose à Londres, ou même en Isère où les chercheurs de l’Institut des Sciences de la Terre de Grenoble ont pu détecter de très petits séismes, notamment autour de la chaîne de Belledonne.

Les risques sismiques mieux connus

En Californie, dans le temple des centres de recherches sur les tremblements de terre, l'université Caltech ne voit pas de grand changement. Mais les appareils de mesure sont enfouis dans des forages profonds et loin des zones habitées, comme en plein désert. Il faut dire qu'ils surveillent et attendent le "Big One", un séisme majeur dans la région de San Andreas.

En revanche, en Europe où la densité de population est beaucoup plus forte qu'aux Etats-Unis, mettre tous nos bruits à l’arrêt est une expérience unique. Elle permet d'écouter l’activité sonore de la terre et de mieux renseigner la vie de nos failles géologiques, comme notamment celle qui a bougé lors du tremblement de terre du Teil en Ardèche, en novembre dernier. Cela ne veut pas dire que l’on va prévoir les séismes mais l’amélioration de ces connaissances est toujours précieuse. Par exemple pour éviter de forer à côté d’une faille légèrement active mais que nous n’avions pas entendue jusque-là.   

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