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Le billet sciences. Les masques de protection protègent les humains mais polluent la planète

Les conséquences écologiques et économiques dues au port du masque barrière.  

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les masques de protection ont un coût carbone élevé car ils doivent être incinérés ou traités avec prudence. Ils polluent aussi la planète car souvent fabriqués avec des matières dérivées du pétrole.  (MAXPPP)

Avec 140 000 personnes contaminées et 27 000 morts en France, on a fini par admettre ce que préconise depuis longtemps l’Académie nationale de médecine, à savoir, que le port du masque est essentiel. 

Des dizaines de milliards de masques sont produits dans le monde

Ils deviennent des déchets qu’il faut traiter avec prudence. Le docteur Gilles Dixsaut, président du comité francilien contre les maladies respiratoires, nous rappelle que les masques sont censés protéger les poumons de nos concitoyens. Il convient donc de jeter masques, mouchoirs et gants usagés, dans un sac plastique bien fermé et conservé 24 heures, avant de les jeter dans la poubelle.  

Tous les masques à usage unique utilisés par les deux millions de personnels de santé sont considérés à risques infectieux et doivent être traités comme tels, ils sont incinérés à 800°. En France, plus de 200 millions de masques par mois doivent être recyclés. Le docteur Jane Muret est praticienne hospitalière à l’Institut Curie, et présidente-fondatrice du groupe développement durable de la Société française d'anesthésie et de réanimation

Nous tentons, chaque année, de proposer des solutions concrètes aux professionnels de santé, pour favoriser une démarche écoresponsable dans leur pratique quotidienne. L’un de nos souhaits est aussi de devenir un interlocuteur privilégié des organismes publics et des producteurs de produits consommables utilisés au bloc opératoire.

docteur Jane Muret, hôpital Marie Curie

franceinfo

Jane Muret et son équipe travaillent également à la réduction des déchets médicaux qui, avant la crise, représentaient 700 000 tonnes annuelles à recycler. Un chiffre largement dépassé aujourd’hui. Il faut ajouter que le prix du traitement des déchets va de 200 à 1200 euros la tonne, pour les déchets à risques infectieux. De plus, la plupart des masques étant fabriqués moins cher dans des pays lointains, ils parcourent des milliers de kilomètres ; si vous ajoutez que les masques à usage unique sont pour la plupart fabriqués à partir de matières dérivées du pétrole, le coût en carbone est important.

Jetés dans la nature, les masques deviennent une nouvelle source de pollution

Les masques à coton bio sont déjà sur le marché, en particulier ceux fabriqués à Madagascar. Ils sont lavables, à condition de ne pas dépasser 60°. En attendant, on commence à trouver des masques jetés n’importe où, notamment dans les rivières et sur les plages, voire en mer où leurs fibres sont avalées par les poissons…

Mais il y a de l’espoir, car des chercheurs australiens ont conçu un masque biodégradable en nanocellulose, fabriqué à partir de déchets végétaux, notamment de canne à sucre. À défaut d’épargner les hommes, épargnons au moins notre planète ! 

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