Le mot de l'éco. ISF, l'impôt sur la fortune revient dans le débat national
Des voix se font entendre pour réclamer le rétablissement de l'impôt sur la fortune, suite à la crise du coronavirus.
Emmanuel Macron avait supprimé l’ISF, ou plutôt l’avait remplacé par l’IFI - impôt sur la fortune immobilière - histoire, plaide le président de la République, de taxer la rente plutôt que le risque. L’ISF est le serpent de mer fiscal de la France par excellence. Faut-il taxer les plus riches ? À quelle hauteur ? Est-ce une mesure idéologique ou financière ?
Le débat revient en force en ce moment avec la récession sévère qui s’annonce, le déficit qui se creuse et le besoin de faire entrer de l’argent dans les caisses de l’État. Parmi les voix qui s’élèvent pour réclamer le rétablissement de l’ISF, il y a celle du récent prix Nobel d’économie, la franco-américaine Esther Duflo. Pour elle, rétablir l’ISF serait une mesure de solidarité nécessaire pour réduire les inégalités.
La "taxe Jean Valjean" de Vincent Lindon reprise par des députés de gauche
Taxer les plus gros patrimoines français, c’est aussi ce que propose l’acteur Vincent Lindon, qui parle de "contribution exceptionnelle" dans une video publiée par Mediapart. Il lui donne un nom, "taxe Jean Valjean".
Une idée reprise par des députés de gauche PC, insoumis et PS, qui ont déposé, en début de semaine, une proposition de résolution en ce sens à l’Assemblée nationale.
Enfin, certains suggèrent ou de créer de nouvelles tranches d’imposition ou bien encore d’alourdir les droits de succession. Une dernière proposition avancée par le patron de la CFDT, Laurent Berger. D’ailleurs, certains PDG, à l’image de celui d’Orange, Stéphane Richard, n’y seraient pas opposés.
L’exécutif partagé
À Bercy, on balaie d’un revers de main toute idée allant dans le sens d’un alourdissement de la taxation des plus riches. Rétablir l’ISF est une proposition du passé, démagogique, selon le ministre de l’Économie. Bruno Le Maire estime en outre que son intérêt budgétaire est limité ; l’ISF a rapporté seulement un peu plus de 4 milliards d’euros lors de sa dernière année d’existence, en 2017.
Mais à l’Élysée, on ne ferme pas totalement la porte à une taxation exceptionnelle des plus riches, plus pour le symbole que pour des raisons financières. Dernièrement, un très proche d’Emmanuel Macron, le président de l’assemblée nationale, Richard Ferrand, s’est dit favorable à une contribution des plus aisés, ponctuellement et pour passer la crise ; c’est bien la preuve que l’idée fait son chemin.
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