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Le télétravail chez PSA est innovant mais inquiète : "Le salarié se retrouve seul et peut avoir des journées à rallonge..."

Le groupe propriétaire de Peugeot, Citroën et Opel veut faire du travail à distance la règle pour ses 40 000 salariés à travers le monde, satisfaisant les uns, mais inquiétant les autres, qui réclament un encadrement de cette nouvelle organisation du travail.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme en télétravail à son domicile. Photo d'illustration. (REMY PERRIN / MAXPPP)

Alors que, selon le Premier ministre, Jean Castex, près d'un tiers des contaminations se produisent sur le lieu de travail, le télétravail peine à s'imposer dans les entreprises. Pourtant, certaines grandes entreprises entendent faire du travail à distance la règle pour tous leurs salariés. C'est le cas du groupe PSA, propriétaire de Peugeot, Citroën ou Opel, qui emploie 40 000 salariés dans le monde.

Un mode de travail développé depuis plusieurs années

Depuis sa Normandie, Peggy, salariée à la direction comptable de PSA à Poissy dans les Yvelines, se félicite d’être passée en télétravail. "La grande avancée pour moi, c'est les 1h45 de trajet en moins matin et soir, confie-t-elle. Je gagne en qualité de vie, en sommeil, je passe moins de temps dans les transports ..." Peggy est loin d’être la seule à travailler depuis chez elle au sein de PSA. Le groupe n’a pas attendu la crise sanitaire pour se lancer dans le télétravail. "On avait développé ce mode de travail il y a quelques années", explique Bruno Bertin, directeur des ressources humaines chez PSA,

"La crise sanitaire nous a donné l'opportunité de développer ce projet, en recherchant la complémentarité entre le travail à distance et le travail sur site."

Bruno Bertin, DRH

à franceinfo

Le projet implique 18 000 salariés français appelés à travailler chez eux une partie de la semaine deux, trois jours ou plus, selon leur service de rattachement. Ces salariés n’ont plus de bureau personnel et, lorsqu'ils viennent "sur site", dans l'entreprise, physiquement, ils se regroupent dans un bâtiment spécialement conçu pour eux.

Des espaces collectifs plus ou moins attribués 

C'est le cas à Poissy, où PSA a installé 5 000 mètres carrés d’espaces divisés par type d’activité. "Il y a des espaces collaboratifs pour des équipes qui travaillent ensemble sur un sujet", détaille Bruno Bertin, "Il y a aussi des espaces collectifs pour avoir des discussions informelles. On a enfin des espaces individuels pour travailler seul derrière son ordinateur." En plus du bien-être au travail et de la réduction de son bilan carbone, tant vantés, le groupe compte tirer un autre bénéfice du télétravail.

"Certains bâtiments vont pouvoir être vendus, ça va faire des économies très substantielles."

Jean-Pierre Mercier, élu CGT PSA

à franceinfo

Des économies non chiffrées, mais estimées à plusieurs dizaines de millions d’euros. Bien que poussés par leurs bases militantes, les syndicats de PSA restent méfiants face au télétravail, trop peu encadré selon Xavier Lalaseur, de la CFDT. "Le salarié se retrouve seul et peut avoir des journées à rallonge", s'inquiète-t-il. Grand nombre de salariés nous disent qu'ils mangent en moins de trente minutes. Cela pose un problème de santé au travail."

Malgré neuf mois de négociations sur l’avenant au contrat de travail, directions et syndicats n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur l’accompagnement financier du télétravail. Il est pour le moment de 150 euros pour l’installation et de 10 euros par mois pour les abonnements.

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