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"Les gens prennent conscience de ce qu’il se passe" : Rouen au ralenti à cause de l’épidémie de coronavirus

Alors que la France est désormais au stade 3 de l'épidémie de coronavirus, avec fermeture d’écoles, de commerces non essentiels, restaurants, bars et cafés, la ville de Rouen, comme d’autres, s’est mise en sommeil.

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La façade d'une école fermée à cause du coronavirus à Rouen. (BÉNÉDICTE COURRET / FRANCE-BLEU HAUTE-NORMANDIE)

La France est quasiment à l'arrêt : depuis le passage au stade 3 de l’épidémie de coronavirus covid-19, les écoles ont fermé, les commerces non essentiels, restaurants, bars et cafés aussi. À Rouen, c’est comme si la ville avait été mise au ralenti.

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Pour certains, ce sont d’abord les petites habitudes du lundi, qu’il faut changer. Comme Éric, 47 ans, qui a dû renoncer ce matin de 16 mars à son petit café dans un bar près de la gare avant de prendre le train pour Paris. Comme Ludmilla, secrétaire, qui s’est levée plus tôt pour prendre son bus car il y a moins de transports en commun : ils sont passés en horaires de vacances ce lundi matin.  

Ce qui frappe les habitants ou ceux qui vont travailler, ce sont les rues désertes de la ville. "On pourrait croire qu’on est vraiment dimanche, c’est complètement mort, s’exclame Florian. Il n’y a pas une seule voiture, pas de bus… Il n’y a rien !" 

À cette heure-ci, normalement, il y a beaucoup plus de monde ! Il y a des gens qui vont travailler, qui commencent à aller au bureau : là, il n’y a personne. C’est même plus animé à 3 ou 4 heures du matin sans coronavirus que maintenant !

Florian

à franceinfo

Pas de camion de livraison, une dizaine de voitures tout au plus autour de 7 heures du matin entre le centre-ville et la gare de Rouen rive droite, quelques véhicules de nettoyage. Franck, réceptionniste dans un hôtel, parle d’une ville qui se vide. "Là, je suis descendu pour aller travailler mais je me demande pourquoi, s'interroge-t-il. Parce que là, on a personne alors que d’habitude, on est complet ! Il y a eu beaucoup d’annulations, énormément. Ils annulent parce qu’ils n’ont plus de travail ou alors parce qu’ils ont peur à cause du coronavirus. Mais ça se comprend aussi…"

"C’est impressionnant mais rassurant, aussi"

Avant de filer au travail, Jérôme profite des petites heures du matin pour promener son chien. Cet éducateur en hôpital psychiatrique salue l’esprit de civisme des habitants, nombreux à être restés chez eux. "Les gens prennent conscience de ce qu’il se passe et les enjeux. Donc c’est impressionnant mais rassurant, aussi", estime Jérôme. 

Monique, la soixantaine, a bien entendu les conseils et recommandations liés à la crise sanitaire, mais pas question pour la retraitée de bouleverser ses habitudes. Ou en tout cas, pas tout de suite. "Je ne vais pas dire que je fais abstraction de toutes les consignes mais j’essaie de vivre normalement, explique-t-elle. Je vais essayer de sortir, je ne vais pas rester confinée et enfermée, ce n’est pas du tout dans mes habitudes…" Difficile, cependant, de conserver ses habitudes dans une ville où les commerces sont fermés. Une "ville fantôme", disent même certains habitants.

Rouen au ralenti - Reportage de Sébastien Baer

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