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Les médecins cubains au secours de la planète : une longue histoire

Ces derniers jours, des médecins cubains sont arrivés en Italie pour prêter main forte à leurs collègues. Information qui peut paraître surprenante, mais qui en fait, ne l’est pas.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des médecins cubains s'apprêtent à partir en Italie pour aider le pays à lutter contre le coronavirus, le 21 mars 2020. (YAMIL LAGE / AFP)

Il y a deux jours, 52 médecins cubains sont arrivés en Italie, posant fièrement à la sortie de leur avion. Image inattendue en Europe : mais les habitants des zones d’épidémies violentes sont habitués à voir arriver des médecins de La Havane. Cela a été le cas en Haïti au moment du choléra, d’une partie de l’Afrique de l’ouest au moment de la lutte contre Ebola… Les médecins cubains sont connus et reconnus pour leur savoir-faire en la matière et c’est à dessein que l’Italie a fait appel à eux. 

On imaginait pourtant que Cuba, île pauvre, avait suffisamment à faire avec ses propres problèmes... Mais non, Cuba exporte sa médecine avec grand succès et il y a une raison historique à cela. Au moment de la Révolution cubaine, en 59, la moitié des 6 000 médecins quittent l’Ile pour fuir le castrisme. Immédiatement, Castro met en place un système de formation médicale, pour les remplacer. Cela fonctionne, et la médecine cubaine est vite réputée. C’est aussi une ressource pour l’Ile. Les médecins cubains s’exportent, et c’est le régime qui perçoit les salaires payés par les pays qui font appel à eux : une petite partie seulement est reversée aux médecins. L’essentiel finance un service médical gratuit pour tous, dans tout Cuba. Au fil des ans, l’exportation de la médecine est devenue la première ressource financière de l’Ile.  

Une médecine réputée, même si ce système castriste fait grincerBien sûr, c’est un système autoritaire. Mais Cuba est même félicitée par l’OMS pour avoir le plus faible taux de transmission du Sida de la mère à l’enfant, par exemple, en 2015. En 2019, 50 000 médecins cubains travaillent à l’étranger, sans forcément en avoir le choix, et en voyant leur famille tous les deux ans au mieux. Cette internationale de la médecine cubaine est souvent dénoncée comme un esclavagisme médical. Mais à l’heure du Coronavirus, l’Italie, puis d’autres pays du monde, feront appel à ces médecins aux compétences reconnues, et habitués à travailler dans des conditions rudimentaires, partout sur la planète.

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