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Les médecins scolaires débordés par la crise du coronavirus

Ils sont en première ligne face à l'épidémie de Covid-19 à l'école, alors qu’un tiers des postes sont vacants en France. Exemple à Montargis, dans le Loiret.

Article rédigé par Alexis Morel, franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Dr Marianne Barré, médecin scolaire à Montargis (Loiret), dans son centre médico-scolaire, le 1er octobre 2020. (ALEXIS MOREL / FRANCE-INFO)

Ils sont moins d'un millier en France, pour plus de 12 millions d'élèves. Un tiers des postes de médecins scolaires sont vacants. Alors en temps normal déjà, ils peinent à assurer toutes leurs missions. Mais depuis la rentrée, ces médecins sont en plus chargés de la gestion de la crise sanitaire en milieu scolaire.

Difficile de tout concilier par exemple pour Marianne Barré, du centre médico-scolaire de Montargis (Loiret). En tant que médecin scolaire, elle fait le lien entre les établissements et l’Agence régionale de santé pour chaque cas positif au Covid-19. Elle dresse la liste des élèves contacts et donne ses préconisations. Mais depuis le 16 mars, elle n’est pas retournée dans un seul établissement scolaire. "C’est tout à fait anormal et c’est la première fois que ça m’arrive dans toute ma carrière. Je ne m’occupe que de la crise sanitaire", déplore le docteur Barré.

Pénurie de médecins scolaires

La crise sanitaire révèle encore un peu plus le manque d’attrait de la profession alors que le ministère propose 60 postes chaque année. Ils ne sont par exemple que quatre médecins scolaires dans le Loiret, particulièrement déficitaire. Marianne Barré a 22 000 élèves sous sa responsabilité. Depuis la rentrée, ses missions habituelles passent à l'as. "Je ne peux pas !", regrette-t-elle. "Même si on tire la sonnette d’alarme pour des situations de maltraitance, je ne pourrai pas répondre à la demande. Ce qui m’inquiète aussi beaucoup en ce début d’année ce sont les projets d’accueil individualisés à établir pour les élèves qui présentent des maladies chroniques. J’ai du en traiter trois ou quatre maximum. Ça va être une catastrophe pour la suite de l’année scolaire".

Le docteur Marianne Barré, qui est aussi secrétaire générale adjointe du Syndicat des médecins scolaires – UNSA, le reconnaît toutefois, la situation s'améliore ces derniers jours. Et ce, grâce à l'aide d'une infirmière scolaire, et surtout un tri préalable des situations qui lui sont adressées.

Déjà trop peu nombreux, les médecins scolaires sont submergés par la crise du Covid-19 dans le Loiret. Reportage d'Alexis Morel..

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