Covid-19 : la FCPE demande "un recrutement massif" d'enseignants pour ne "pas revivre le cauchemar de l'école à la maison"
Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils de parents d'élève, s'inquiète du nouveau protocole sanitaire mis en place dans les lycées. Il craint que, faute de moyens supplémentaires, l'enseignement à distance n'aggrave les inégalités entre élèves.
Les professeurs de collège et lycée sont appelés à faire grève mardi 10 novembre par le Snes-FSU pour protester contre le nouveau protocole sanitaire anti Covid-19. Les nouvelles mesures mises en place à partir de ce lundi sont jugées "insuffisantes" par le syndicat. Sur franceinfo, Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils de parents d'élève (FCPE) demande "un recrutement massif" d'enseignants "pour que l'école reprenne toutes ses lettres de noblesse".
Pour répondre aux syndicats, le ministre de l'Éducation nationale a autorisé les lycées à mettre en place une forme d'enseignement à distance pour les élèves sous forme de demi-groupes ou de cours en présentiel un jour sur deux, au choix des établissements."Il nous ne semble pas que la solution ce soit de renvoyer les enfants une semaine sur deux ou un jour sur deux à la maison", affirme Rodrigo Arenas.
>>> Environ 20% des professeurs des écoles seront en grève mardi, selon le Snuipp-FSU.
Selon le co-président de la FCPE, ce nouveau protocole est "apparemment efficace d'un point de vue de gestion des établissements", mais "certainement pas" pour les enfants, "ou alors cela sous-entendrait que l'école un jour sur deux est une solution idéale pour baisser les effectifs qui, comme nous le savons, est le problème récurrent et structurel de l'Éducation nationale depuis des dizaines d'années".
Un "recrutement massif" d'enseignants
La FCPE demande "au contraire, d'embaucher des enseignants et que l'école reprenne toutes ses lettres de noblesse". Il faut, selon la fédération, que les enseignants aient "des effectifs réduits tout le temps pour avoir une efficacité éducative et pédagogique, c'est-à-dire pouvoir préparer l'avenir de nos enfants, l'avenir du pays".
Rodrigo Arenas estime que l'école à la maison la moitié du temps signifie que "les enfants sont livrés à eux-mêmes le temps qu'ils sont à la maison". Il insiste : "Ce n'est pas une solution éducative et pédagogique. L'ajustement et le non investissement massif dans l'éducation pour prévoir cette situation, dont nous savions qu'elle allait arriver, finalement, ce sont les enfants qui payent la note".
La FCPE entend donc soutenir les enseignants dans leur demande d'un "recrutement massif". "On ne peut pas toujours mettre la pression sur leur conscience professionnelle et leur investissement pour les élèves afin de pallier le manque d'investissement de l'État et de l'Éducation nationale si l'on veut leur permettre de faire leur travail dans des conditions décentes."
Les parents "qui mettent la main au portefeuille"
Les conditions d'enseignement actuelles inquiètent la FCPE qui craint que "le poids entier de la crise et de la façon dont on gère cette situation" soit "reportée sur les enfants". "Nous payons des impôts pour que l'école de la République ne crée pas des inégalités entre les enfants."
Un jour sur deux, une semaine sur deux, avec les moyens disponibles, humains comme matériels, il va y avoir des inégalités de traitement des enfants en fonction de l'établissement, en fonction aussi de l'enseignant.
Rodrigo Arenas, co-président de la FCPEà franceinfo
La FCPE plaide notamment pour que soient révisées "les formes d'évaluation, et notamment ce qu'on attend d'ici le mois de juin. Car à la fin, il y a des sanctions, qui s'appellent le bac, le brevet, le passage dans la classe supérieure", explique Rodrigo Arenas.
Le co-président de la fédération de parents d'élèves craint que les enfants "qui n'auront pas réussi à faire les devoirs ou avoir les attendus" soient contraints de faire appel à des cours particuliers. "Donc, c'est encore une fois les parents qui doivent mettre la main au portefeuille pour pallier l'incurie de l'Etat."
On ne veut pas revivre le cauchemar de l'école à la maison, tel que cela a été mis en place pendant le confinement, car c'est illégal. C'est injuste pour les enfants et ce n'est pas efficace d'un point de vue éducatif et pédagogique.
Rodrigo Arenasà franceinfo
Le co-président de la FCPE affirme que "les moyens existent. On arrive à les trouver pour autre chose. Je ne comprends pas qu'on ne puisse pas les trouver pour l'éducation, sauf à laisser penser que l'école n'est pas une priorité pour la France. Et cela, nous refusons de nous y résigner".
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