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"Il ne faudrait pas qu'un enfant ne puisse pas faire de foot ou de basket" pour pourvoir acheter des masques, alerte un représentant de parents d'élèves

La décision de l'exécutif de ne pas prendre en charge la fourniture des masques sanitaires aux élèves n'est pas bien perçue. "On est quand même sur un sujet de santé publique", plaide un député LREM, particulièrement inquiet pour les étudiants.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le masque obligatoire au collège et au lycée à la rentrée (photo d'illustration). (BORIS COMPAIN / RADIOFRANCE)

Le Premier ministre Jean Castex a confirmé sur France Inter que les masques obligatoires au collège et au lycée ne seraient pas pris en charge par l'État pour tout le monde. "On prend acte de la décision mais le masque va quand même être un budget important pour certaines familles. ll faut que la partie financière n'arrête personne donc il va falloir activer d'autres solutions au niveau des municipalités et au niveau des collèges et lycées", a insisté sur franceinfo Hubert Salaün, porte-parole de la PEEP, la fédération des parents d'élèves de l'enseignement public.

Il redoute que certaines familles "qui sont à la limite des minimas sociaux" utilisent l'argent destiné à d'autres budgets pour acheter des masques, notamment celui des activités extra-scolaires. "Il ne faudrait pas qu'un enfant ne puisse pas faire de foot ou de basket parce que la cotisation de 150 euros va être prise par le coût du masque", donne-t-il en exemple.

Toute cette vie associative sportive avait disparu au printemps, et c'est quelque chose qui doit participer à leur équilibre. 

Hubert Salaün, porte-parole de la PEEP

à franceinfo

"Les enjeux de la rentrée sont beaucoup plus importants que le simple coût du masque", continue Hubert Salaün, qui pointe "la question pédagogique". "Comment on va accueillir des élèves qui n'ont pas suivi de cours pendant six mois, qui ont été décrocheurs ou qui n'ont eu qu'une partie des cours ? Comment on va les faire travailler dans la même classe avec des élèves qui ont eu un parcours normal ? Ca va être ça la vraie question", pointe le représentant des parents d'élèves.

Encore des points à éclaircir

Il existe en effet quelques points à éclaircir pour Philippe Vincent, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN). Sur la question des masques, il affirme que les établissements disposent de "réserves relativement importantes", de quoi tenir a minina "jusqu'aux vacances d'octobre", assure-t-il. Mais si le représentant du premier syndicat des chefs d'établissement a jugé "plutôt rassurants" les propos de Jean Castex et notamment la non-remise en cause du "cadre qui avait été prévu mi-juillet", il estime que "la question du traitement des zones rouges" et la "conduite à tenir lorsqu’on a un cas suspect" ne sont pas claires. Ces questions pourraient être détaillées dans après-midi lors de la conférence de presse du ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer. Il estime également que la présentation du plan sanitaire pour la rentrée arrive "trop tard".

Le député La République en marche des Landes Lionel Causse se désole que sa proposition de rendre le masque gratuit pour tous les écoliers, collégiens et étudiants n'ait pas été retenue. "Je pense qu'avec la durée, on risque d'y avoir des inégalités sociales et territoriales parce que chaque collectivité ne pourra peut-être pas mettre le même équipement à destination de tous les enfants."

La situation des étudiants préoccupante

"Il y a surtout un point qui, pour l'instant, reste une interrogation très forte, c'est que je n'ai pas entendu parler des étudiants", pointe Lionel Causse. Il rappelle que la saison estivale a été très compliquée pour les étudiants car les emplois saisonniers ont fait défaut, accentuant la précarité financière de certains. "Je continue à plaider pour la gratuité et la mise à disposition de masques pour les étudiants. C'est à peu près 20 à 30 euros par mois minimum en terme de budget", estime-t-il.

Le Premier ministre a fait une belle proposition de repas universitaire à un euro pour les étudiants, et donc 30 euros, c'est 30 repas. Donc, si ce qu'on donne d'un côté, l'étudiant le perd de l'autre, ce serait dommage. 

Lionel Causse, député LREM

à franceinfo

"Je pense que c'est à l'État d'être le garant d'une équité sur l'ensemble du territoire et pour l'ensemble des Françaises et des Français", ajoute Lionel Causse qui appelle à une "co-construction" avec les collectivités locales pour la mise à disposition de masques dans les établissements scolaires, à l'image de ce qui a été fait pour le déconfinement. "Il faut poursuivre dans cette voie-là", insiste-t-il.

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