Cet article date de plus de quatre ans.

Rentrée scolaire : le co-président de la FCPE dénonce un "déni de réalité" de la part du ministre et lance une pétition

À quelques jours de la rentrée, le co-président de la FCPE Rodrigo Arenas déplore le manque de discussions entre le ministre Jean-Michel Blanquer et les parents d'élèves. La FCPE annonce la mise en ligne d'une pétition dès vendredi 21 août.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pour les élèves, la rentrée scolaire doit débuter le mardi 1er septembre. Photo d'illustration. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

A quelques jours de la rentrée scolaire, qui ne sera pas reportée selon Jean-Michel Blanquer jeudi 20 août, Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE, dénonce le "déni de réalité" dans lequel se trouve le ministre de l'Education, et annonce l'ouverture vendredi d'une pétition par sa fédération.

Le co-président de la fédération de parents d'élève regrette que "le ministère ne travaille pas avec les organisations représentatives, qui sont à même de travailler avec le ministère pour que la rentrée se passe bien. Cette volonté d'aller sur une démocratie de l'opinion, en communiquant avec les parents et les enseignants via la télévision, plutôt que d'être dans la concertation d'un dialogue social, arrive à ses limites. Aujourd'hui, nous avons un ministre qui clairement est dans un déni de réalité, qui arrive jusqu'à cette conclusion terrible où il assimile un masque à une fourniture scolaire", déplore-t-il.

Le masque, vecteur d'inégalités "entre les familles"

"Pendant la période de confinement, les grands oubliés ont été les enfants porteurs de handicap, et celles et ceux qui avaient des protocoles médicaux. L'école n'a pas été faite pour eux, et encore une fois on est dans un déni de réalité, avec cette non-volonté de prendre en charge par la puissance publique quelque chose qui est devenu obligatoire d'un point de vue de santé publique, et qui a un caractère universel. C'est pour cela qu'en France, nous avons la Sécurité sociale. Il y a des choses qui sont au-delà de l'intérêt individuel, et nous ne pouvons pas faire en sorte que la protection des enfants, des adultes, des personnels éducatifs et des Atsem, qui sont les grands oubliés, ne rentrent pas en ligne de compte de la façon la plus normale pour que la reprise se passe bien et que la santé des uns et des autres soit préservée", affirme-t-il.

Selon lui, le masque "n'est pas une fourniture scolaire comme les autres". Alors que le ministre rappelle la hausse de 100 euros de l'Allocation de rentrée scolaire, Rodrigo Arenas rappelle que cette allocation "ne concerne pas tous les parents" et que "les masques, pour un couple avec deux enfants, c'est 200 euros par mois. L'objectif de protéger les enfants et les adultes ne sera pas atteint car les inégalités entre les familles vont s'inviter dans l'histoire", dénonce-t-il.

Trois demandes "de bon sens" dans la pétition

Ainsi, vendredi, la FCPE mettra en ligne une pétition "pour exiger trois mesures qui sont de bon sens". D'abord, la prise en charge des masques par la puissance publique, "à savoir nos impôts, il n'y a aucun cadeau dans cette histoire". Et notamment les masques FFP2 pour les enfants et les enseignants les plus fragiles. La deuxième mesure vise à ce qu'il y ait "un recrutement massif pour permettre les petits effectifs, et donc la distanciation sociale". Il prend l'exemple de l'Italie, "où 84 000 enseignants ont été recrutés dans l'urgence". Enfin, qu'il y ait "des toilettes et des sanitaires mobiles dans toutes les écoles qui ne permettent pas aux enfants de se laver les mains quand ils en ont besoin, quand la situation l'exige, parce que les sanitaires sont le point noir des écoles de France".

La rentrée s'annonce selon lui "difficile", notamment "car le dialogue social n'est pas là, et que les parents doivent prendre attache avec leurs équipes pédagogiques locales, dont certaines demandent le report de la rentrée", conclut Rodrigo Arenas.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.