"On ne lâche pas" : la BRI, l'unité d'élite de la police judiciaire, se tient prête à intervenir malgré le confinement
Les forces de l'ordre s'organisent pour être en capacité d'intervenir dans les mêmes conditions que d’habitude, malgré le coronavirus. C'est le cas de la Brigade de recherches et d’intervention (BRI), à Paris.
Spécialisée dans la lutte contre le grand banditisme et l'antiterrorisme, la Brigade de recherches et d’intervention (BRI) a dû recentrer ses missions depuis le début des mesures de confinement en raison de l'épidémie de coronavirus. Avec des rues complètement désertes dans la capitale, les filatures et les surveillances des policiers d’élite de la BRI sont mises entre parenthèse. Mais pas de chômage technique pour autant pour les héritiers de l'antigang du 36, quai des Orfèvres. "Les enquêtes qui ne risquent pas de provoquer des problèmes d'ordre public ou de mise ne danger de personne, on peut facilement les repousser, indique Christophe Molmy, commissaire divisionaire et chef de la brigade. Mais on reste vigilant, et on ne lâche pas complètement les affaires."
Prêts à intervenir en quinze minutes
Cette brigade est composée d’une centaine d’hommes qui se relayent pour rester en capacité de se déplacer n’importe où dans Paris. Deux groupes d’une vingtaine d'hommes sont prêts à intervenir en quinze minutes. Les autres membres de cette unité d’élite, une cinquantaine environ, sont à leurs domiciles et prêts à être mobilisés en trente minutes. "Un des rares avantages de la situation actuelle, c'est qu'il n'y a aucune circulation, explique Christophe Molmy. Déjà que mes hommes vont très vite pour intervenir, je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils arriveront très, très rapidement sur les lieux pour intervenir..."
Et avec les mesures de confinement, le commissaire Molmy s’attend à être sollicité : "On peut avoir des forcenés, des gens avec la pression des évènements qui perdent les pédales ou bien avec le confinement à la maison des problèmes familiaux qui dégénèrent." Pour les cas "des individus plus dangereux qui essayent de profiter de la situation pour faire des casses", Christophe Molmy estime qu’"à ce moment là, on avisera. De toute manière, on sera capable de traiter deux crises simultanément, si nécessaire".
Ce qui change vraiment, pour ces policiers surentraînés, c’est l’interruption de leurs activités physiques quasi-quotidiennes, pour éviter de se retrouver en groupe. Pas grave, assure leur patron : "Ils ont un programme d'entraînement très, très soutenu, donc quelques semaines d'entraînement en moins ne changeront pas leur capacité d’intervention." Avec 500 heures d’entraînement par an, ces policiers d’élite peuvent se permettre un écart le temps du confinement.
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