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Pas de cérémonies religieuses avant le 2 juin : l'archevêque de Rouen demande au gouvernement "de reconsidérer" cette décision

Dominique Lebrun rappelle que des mesures barrières avaient été imaginées, avec par exemple "un taux de remplissage qui avait été suggéré par le ministère". "Ce non-appel à notre responsabilité nous fait mal", ajoute le responsable religieux.

Article rédigé par franceinfo
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Dominique Lebrun, l'archevêque de Rouen, pensait que l'Eglise catholique pourrait, dès le 11 mai, organiser à nouveau des cérémonies religieuses avec un maximum de 20 participants. Mais le gouvernement a finalement choisi la date du 2 juin. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

"Il n'y aura pas de cérémonies religieuses avant le 2 juin", a annoncé mardi Edouard Philippe lors de la présentation au députés du plan de déconfinement. Sur franceinfo mercredi 29 avril, monseigneur Dominique Lebrun, l'archevêque de Rouen, demande "de reconsidérer" cette décision, "en adoptant la question de la territorialité des mesures".

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Dominique Lebrun veut croire que "le Premier ministre n'a pas eu le temps d'expliquer que ce principe général" de territorialité "allait s'appliquer aussi aux religions". Il imagine, par exemple, que "dans des départements verts, il pourrait y avoir une reconsidération de ce principe et peut être aussi une reconsidération de la date exacte."

Dernière roue du carrosse

L'archevêque de Rouen se dit "très sensible au travail du gouvernement" qu'il ne remet pas en cause. Mais il juge que les représentants des religions sont devenus "la dernière roue du carrosse", d'autant qu'ils avaient pris leurs "responsabilités". Il rappelle qu'un "dialogue constructif s'était installé avec les ministères" dans les semaines précédentes, "des lignes de conduite nous avait été indiquées pour faire des propositions de déconfinement, ce que nous avons fait". Il souligne que "le président de la République, avec le Premier ministre", avait reconnu notamment que les funérailles "qui peuvent être célébrées dans les églises, sont des moments très importants, même si évidemment cela constitue un petit rassemblement de 20 personnes. Nous avions trouvé ces signes vraiment forts et justes. Et puis là, hier, il y a vraiment une incompréhension. Je pense que l'on pourrait revenir autour de la table et discuter à nouveau".

Une décision qui "fait mal"

Dans le discours du Premier ministre mardi 28 avril, Dominique Lebrun n'a entendu que "trois phrases lapidaires pour dire qu'on entendait l'impatience des communautés mais qu'il était légitime de leur demander de ne pas organiser de cérémonies jusqu'au 2 juin". Dominique Lebrun rappelle que des mesures barrières avaient été imaginées, avec par exemple "un taux de remplissage qui avait été suggéré par le ministère". Les responsables religieux avaient "ajouté un certain nombre de préconisations et d'engagements, par exemple pour la sortie, pour éviter un flux d'un groupe qui sortirait par la même porte. Ensemble, on avait donc balisé un certain nombre de choses. On était prêt d'ailleurs à en discuter et éventuellement changer". "Nous aurions assumé ce taux de remplissage", ajoute Dominique Lebrun. "Ce non-appel à notre responsabilité nous fait mal".

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