Pass sanitaire élargi, vaccin obligatoire pour les soignants... Ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron face au rebond de l'épidémie de Covid-19
Face à la progression du variant Delta, le président de la République a annoncé l'extension du pass sanitaire à de nouveaux lieux et la vaccination obligatoire pour le personnel des établissements de santé.
"Si nous n'agissons pas dès aujourd'hui, le nombre de cas va continuer de monter et entraînera inévitablement des hospitalisations en hausse au mois d'août." Emmanuel Macron a mis les points sur les "i", lundi 12 juillet. Le président de la République a présenté de nouvelles mesures pour juguler l'épidémie de Covid-19, alors que la circulation du très contagieux variant Delta progresse en France. Emmanuel Macron a notamment annoncé l'obligation vaccinale pour le personnel des établissements de santé et l'extension du pass sanitaire. Lors de cette allocution d'une vingtaine de minutes, le chef de l'Etat a aussi esquissé le cap des dix derniers mois de son quinquennat, évoquant la réforme de l'assurance-chômage et celle des retraites. Voici ce qu'il faut retenir de son discours.
Vaccination obligatoire pour le personnel des établissements de santé d'ici le 15 septembre
La vaccination sera rendue obligatoire pour "les personnels soignants et non-soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour handicapés, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile", a annoncé Emmanuel Macron.
Ces professionnels auront "jusqu'au 15 septembre" pour se faire vacciner. A compter de cette date, ils devront avoir bénéficié d'un schéma vaccinal complet, donc avoir reçu deux doses (ou une seule dans le cas où la personne a déjà été infectée par le Covid-19), précise l'Elysée à franceinfo. Des "contrôles seront opérés" et des "sanctions seront prises", a ajouté le chef de l'Etat. "A partir du 15 septembre, si vous êtes soignant et que vous n'êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payé", a de son côté prévenu le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur LCI lundi soir.
"En fonction de l'évolution de la situation, nous devrons nous poser la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français", a précisé Emmanuel Macron, qui assure pour l'heure faire "le choix de la confiance". Par ailleurs, dès la rentrée, une campagne de rappels sera organisée pour les premières personnes vaccinées, "c'est-à-dire en janvier et février". Cela concernera les personnes âgées et certaines personnes fragiles.
Le pass sanitaire étendu aux "lieux de loisirs et de culture" à compter du 21 juillet
A partir du 21 juillet, l'usage du pass sanitaire sera élargi "aux lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes, a expliqué Emmanuel Macron. Concrètement, pour toutes les personnes de plus de 12 ans, "il faudra avoir été vacciné ou avoir un test négatif récent pour accéder à un spectacle, un parc d'attraction, un concert ou un festival", a détaillé le chef de l'Etat. Les cinémas et théâtres feront également partie des lieux concernés, a appris franceinfo auprès de l'Elysée. Jusqu'ici, le pass sanitaire était déjà utilisé dans certains concerts et lieux culturels rassemblant plus de 1 000 personnes.
Vers une extension du pass sanitaire aux restaurants et aux trains à partir d'août
Dans la foulée, "à partir du début du mois d'août, le pass sanitaire s'appliquera dans les cafés, restaurants, ainsi que dans les hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux et dans les transports longue distance" comme les avions, ainsi que "les trains et cars pour les longs trajets", a déclaré Emmanuel Macron. "Nous allons étendre au maximum le pass sanitaire pour pousser le maximum d'entre vous à aller vous faire vacciner", a-t-il martelé. Sur BFMTV, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a précisé que le pass serait aussi demandé aux clients qui souhaitent s'installer en terrasse.
Cette extension sera intégrée à un projet de loi soumis au Parlement, qui sera convoqué "en session extraordinaire à partir du 21 juillet", a ajouté le président.
Des contrôles aux frontières "renforcés" pour les ressortissants des pays à risque
"Dès cette semaine", les contrôles aux frontières "seront encore renforcés pour les ressortissants en provenance des pays à risque, avec un isolement contraint pour les voyageurs non-vaccinés dès le 21 juillet", a déclaré Emmanuel Macron, sans toutefois préciser la liste des pays visés.
Les tests PCR ne seront plus remboursés à partir de l'automne
Par ailleurs, à l'"automne", les tests de dépistage PCR "seront rendus payants, sauf prescription médicale". Cette décision a été prise "afin d'encourager la vaccination plutôt que la multiplication des tests", a justifié Emmanuel Macron. Cette mesure figurera également dans le texte soumis au Parlement. Invité de BFMTV, lundi soir, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a précisé que les tests antigéniques seraient également concernés.
Un couvre-feu réinstauré à La Réunion et en Martinique
L'état d'urgence sanitaire sera déclaré mardi en Conseil des ministres pour la Martinique et La Réunion, et un couvre feu sera instauré, a également annoncé le chef de l'Etat. L'épidémie progresse particulièrement dans ces deux territoires. A la Réunion, le taux d'incidence s'établissait à 168,7 cas pour 100 000 habitants au cours de la semaine du 2 au 8 juillet, contre 34,7 à l'échelle nationale, selon les données de Santé publique France. En Martinique, ce taux s'élevait à 210,5 durant la même période.
La réforme de l'assurance-chômage "mise en œuvre à partir du 1er octobre"
Le chef de l'Etat a ensuite changé de sujet pour évoquer ses objectifs pour la fin de son quinquennat, en mentionnant notamment la controversée réforme de l'assurance-chômage. Celle-ci, dont l'application initialement prévue le 1er juillet, a été suspendue par le Conseil d'Etat, sera "pleinement mise en œuvre à partir du 1er octobre".
Emmanuel Macron s'est aussi exprimé sur le dossier de la réforme des retraites, qui devra être "engagée" dès "que les conditions sanitaires seront réunies". Le président de la République a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. "Pour protéger les retraites actuelles et celles de nos enfants sans augmenter les impôts, il est juste et efficace de changer notre système de retraite", a-t-il encore plaidé.
Un "revenu d'engagement" pour les jeunes sans emploi ou formation
"Je présenterai à la rentrée le revenu d'engagement pour les jeunes, qui concernera les jeunes sans emploi ou formation", a enfin annoncé Emmanuel Macron. Ce "revenu d'engagement" s'inscrit dans la continuité du chantier de la "garantie jeunes universelle" et devrait permettre de généraliser la rémunération des parcours vers l'emploi des jeunes de 16 à 25 ans les plus en difficulté.
Créée sous le quinquennat de François Hollande, la "garantie jeunes universelle" est un dispositif d'insertion qui assure actuellement à certains jeunes de cette tranche d'âge, sans emploi, ni études ou formation, une allocation mensuelle de près de 500 euros par mois. En contrepartie, les bénéficiaires s'engagent à suivre un parcours d'insertion intensif et collectif en mission locale.
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