Contrôles des pass sanitaires : "La police et la gendarmerie ont autre chose à faire", estime le délégué général du syndicat Alliance
Le non-contrôle du pass-sanitaire sera sanctionnée par une amende pouvant aller jusqu'à 45 000 euros et un an de prison. Un projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 19 juillet.
L'absence de contrôle du pass sanitaire par les entreprises - notamment les cafés, restaurants, cinémas ou théâtres - sera sanctionnée par une amende pouvant aller jusqu'à 45 000 euros et un an de prison, selon le projet de loi relatif à l'extension du pass sanitaire et de l'obligation vaccinale qui sera présenté en Conseil des ministres le 19 juillet. "Toutes ces mesures sont hors de propos et hors contexte police nationale", a affirmé mercredi 14 juillet sur franceinfo Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de police Alliance.
"Nous n'avons pas beaucoup de policiers disponibles pour exercer cette mission qui n'est absolument pas dans notre cœur de métier", explique Stanislas Gaudon qui rappelle que "la délinquance du quotidien est toujours là, la lutte contre le terrorisme est toujours là, les contrôles aux frontières sont toujours là".
"Cela va nous donner un mauvais rôle"
Le responsable du syndicat Alliance s'interroge sur les moyens qui seraient attribués aux policiers notamment pour aller contrôler les personnes placées à l'isolement pendant dix jours. "Comment va-t-on vérifier les tests positifs ? Encore faudra-t-il avoir la possibilité de lire les QR code", s'interroge Stanislas Gaudon.
"Ce n'est pas le rôle de la police d'aller contrôler les personnes à leur domicile dans le cadre du confinement. L'assurance maladie fait déjà des contrôles. C'est plutôt dans son rôle à elle."
Stanislas Gaudonà franceinfo
"La police et la gendarmerie ont autre chose à faire", martèle le syndicaliste. Il rappelle qu'en plein mois de juillet, il y a "des festivités à encadrer, le Tour de France qui mobilise beaucoup de forces de sécurité".
Stanislas Gaudon juge difficile d'aller contrôler et verbaliser les chefs d'établissements, cafés ou restaurants, qui ne feraient pas respecter le pass sanitaire. "Cela va nous donner un mauvais rôle", avance le délégué général. Le syndicaliste ajoute que "les restaurateurs ont fait preuve de bonne foi, ont fait de l'investissement pour respecter les règles sanitaires". Les menacer de sanctions, "c'est leur mettre une épée de Damoclès qui n'est pas très propice à ce qu'il y ait un engouement de nouveau pour la machine économique dans ce pays".
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