Extension du pass sanitaire : des députés LREM menacés de mort, l'Assemblée nationale saisit le parquet de Paris
Visés "en raison de leur soutien à la stratégie vaccinale" de l'exécutif, ces élus ont tous reçu le même texte, selon nos informations.
Patricia Mirallès n'est pas près d'oublier ce mercredi 14 juillet. "Aujourd'hui 14h25, je reçois une menace de mort (par arme à feu) très inquiétante, en ce jour de fête nationale", écrit la députée LREM de l'Hérault, sur Twitter. La menace qui lui est adressée est directe : "Dites aux autres députés de bien voter car à partir de maintenant, c'est des vraies balles que vous allez prendre (je suis armé), faites attention où vous allez. Vous nous injecterez jamais le vaccin."
Aujourd’hui 14h25, je reçois une menace de mort (par arme à feu) très inquiétante, en ce jour de #FeteNationale.
— Patricia MIRALLÈS #Vaccinée (@MIRALLESMP) July 14, 2021
Un message d’une grande violence mais qui ne m’intimide pas. Je déposerai plainte dès demain. pic.twitter.com/E2ZESr9ics
Une référence implicite à l'extension du pass sanitaire, annoncée, lundi, par Emmanuel Macron, qui sera prochainement soumise au vote des députés. "Ces menaces sont une forme de lâcheté. Je n’ai jamais refusé de recevoir quelqu’un. Celui qui n’est pas d’accord, il vient et on en discute", réagit la parlementaire auprès d'Actu.fr.
La députée héraultaise n'est pas la seule visée. Le lendemain, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, révèle que "plusieurs députés ont fait l'objet de menaces de mort en raison de leur soutien à la stratégie vaccinale présentée ce lundi par le président de la République". Dans un communiqué, l'ancien ministre annonce avoir saisi le procureur de la République de Paris "afin que les auteurs de ces actes antidémocratiques en répondent devant la justice".
Le même message adressé à plusieurs élus
Contacté par franceinfo, le parquet de Paris déclare ne pas avoir encore donné de suite à cette affaire. Selon nos informations, les autres députés concernés ont reçu le même message que Patricia Mirallès. Thomas Rudigoz, député LREM de Lyon, nous lit le texte qui lui a été adressé cette semaine. Le même que celui reçu par sa collègue, mot pour mot. Seule nuance : l'adresse e-mail de l'expéditeur, "mort@mort.mort".
"On a l'habitude de lire des tweets particulièrement agressifs. Là, c'est un cran au-dessus."
Thomas Rudigoz, député LREM de Lyonà franceinfo
"C'est la première fois que je reçois des menaces de mort", affirme Thomas Rudigoz, qui se souvient avoir reçu "des menaces et des injures" du temps des "gilets jaunes". Il a décidé de rendre publiques ces menaces après le communiqué de Richard Ferrand. "Il faut dire que c'est une réalité et dénoncer ce genre de comportements inacceptables."
Une élue inquiète pour ses proches
D'autres députés ont fait le choix de ne pas relayer les menaces de mort reçues. "On est des élus mais on a aussi des familles", s'inquiète l'une d'eux, parlementaire de la majorité, qui a reçu le même message, le 14 juillet. "Ce sont des choses très graves qui ont été écrites dans ce mail."
Selon elle, cette violence n'est pas nouvelle.
"A chaque projet de loi qui ne plaît pas à une partie de la population, on reçoit des menaces."
Une députée LREM menacée de mortà franceinfo
L'élue reste bouleversée par un précédent message souhaitant la mort ou la tétraplégie de ses enfants. Avec cette nouvelle menace, elle s'interroge sur les motivations de l'expéditeur. "Pourquoi nous ? Je n'ai pas fait particulièrement de plateaux télé sur la vaccination. Je ne sais pas pourquoi il m'a choisi. Cela me fait peur."
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