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Pass sanitaire professionnel : "Au fil des semaines, les réticences se sont amenuisées", constate un chef d'entreprise

Au restaurant Le Bastion, à Lectoure, dans le Gers, les salariés opposés au pass sanitaire ont presque tous fini par accepter de se faire vacciner.

Article rédigé par franceinfo - Paola Guzzo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le QR code d'un pass sanitaire affiché sur un smartphone. (Photo d'illustration) (MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS)

Lundi 30 août, le pass sanitaire professionnel devient obligatoire pour 1,8 millions de salariés et de fonctionnaires. La mesure concerne les secteurs recevant du public, dans lesquels, depuis le 9 août, les visiteurs doivent eux aussi présenter le précieux sésame.

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Cette nouvelle obligation pose parfois des difficultés aux employeurs, confrontés aux réticences de certains de leurs salariés. C'est le cas au Bastion, à Lectoure, dans le Gers. Avec sa vue panoramique sur la campagne locale, le restaurant a tout d'un établissement paisible. Récemment, il a pourtant été le théâtre de vifs débats au sein de l'équipe. Sylvie, cuisinière, avait ainsi prévenu son patron : elle préférait démissionner plutôt que de présenter un pass sanitaire. "J'aime mon travail, mon équipe, mes patrons, tout se passe super bien ici. Pour autant, je ne suis pas prête à faire ce genre de choses", affirme-t-elle.

"Pour le travail et pour avoir une vie"

En cuisine et donc sans contact direct avec le public, Sylvie n'est finalement pas soumise à l'obligation. C'est un vrai soulagement pour Julien Leclercq qui a repris le restaurant il y a un an. "Je ne serais jamais parvenu à la remplacer, confie-t-il, Vraiment, c'est très compliqué aujourd'hui de trouver du monde, et encore plus en cuisine." Hormis Sylvie, tous les salariés de Julien ont d'ailleurs progressivement changé d'avis. "Il y a un mois, plusieurs d'entre eux m'ont dit : 'Moi je ne me ferai pas vacciner'. Et puis au fil des semaines, les réticences se sont amenuisées, tous l'ont fait pour le travail et pour avoir une vie", raconte le restaurateur.

Doriane faisait partie des réticents, mais la jeune serveuse n'a pas réfléchi très longtemps. Elle vient juste de recevoir sa seconde dose. "Pour le futur, pour mon avenir, pour pouvoir voyager, parce que moi j'ai envie de voyager, explique-t-elle.

"Si je ne me faisais pas vacciner, je n'avais plus de travail, plus d'argent..."

Doriane, serveuse

franceinfo

"C'est compliqué à 18 ans quand on vient d'entrer dans la vie active. Il nous faut les moyens de pouvoir être autonome, se débrouiller sans l'aide des parents. Je n'ai pas vraiment eu le choix", estime Doriane.

Pour que la vingtaine de salariés acceptent de présenter le pass sanitaire, Julien Leclercq a dû s'impliquer personnellement. "J'ai pris ma voiture et je les ai emmenés dans des centres de vaccination. Dans ce genre de situation, on dépasse notre rôle de chef d'entreprise", témoigne le restaurateur, qui s'est démené tout l'été pour trouver des créneaux de vaccination. Julien Leclerc vise une équipe complètement vaccinée d'ici au 5 septembre.

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