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Recrutement de saisonniers européens, abattoirs touchés par le Covid, augmentation des prix... Le "8h30 franceinfo" de Didier Guillaume

Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation était l'invité du "8h30 politique franceinfo", mercredi 20  mai.

Article rédigé par franceinfo
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Didier Guillaume, invité du 8h30 Politique le 21 mai 2019. (FRANCEINFO)

Didier Guillaume était l'invité de franceinfo, mercredi 20 mai. Le ministre de l’Agriculture et de l'Alimentation est revenu sur les cas de Covid dans les abattoirs, le recours aux saisonniers européens, l'augmentation des prix des fruits et légumes et les difficultés des producteurs de pommes de terre et de la viticulture.

Abattoirs : "Il y a eu trois foyers, deux considérés comme des clusters et un autre qui n'en est pas un"

Alors que plusieurs cas groupés de Covid-19 ont été détectés dans trois abattoirs français, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume précise mercredi 20 mai sur franceinfo que seulement deux sites sur ces trois cas sont des clusters, mais qu’il ne sait "pas encore" comment ils ont été contaminés. Selon lui, c'est lié au fait que les abattoirs sont restés ouverts pendant toute la période de confinement et même ont beaucoup travaillé puisque "les Français ont mangé 75% de viande hachée de plus pendant la période de confinement".

Interrogé sur la possibilité de tester tous les salariés de tous les abattoirs français, le ministre de l’Agriculture répond que c’est "en discussion" avec le ministre de la Santé Olivier Véran. "Le gouvernement n'exclut rien lorsqu'il s'agit de la santé des Françaises et des Français. Si nous devons tester, si les autorités sanitaires (…) pensent qu'il faut le faire immédiatement, nous le ferons". Cependant, Didier Guillaume tient à rassurer les consommateurs et répète que "l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) nous a affirmé qu'il n'y avait aucun risque de transmission de la maladie de la viande à l'homme, de l'animal à l'homme. C'est très important".

"Il faut environ 100 000 travailleurs par mois pour tenir toute la saison"

Cette autorisation exceptionnelle de voyager dans l’espace Schengen malgré la fermeture des frontières est nécessaire parce qu’il "faut environ 100 000 travailleurs saisonniers par mois pour tenir toute la saison", justifie Didier Guillaume. "Ils ne seront pas testés avant d'arriver en France parce que c'est très compliqué de les mettre en quatorzaine dans leur pays", indique le ministre. "Mais ils seront en quatorzaine sur l'exploitation agricole, ajoute-t-il. Ils ne pourront pas se mélanger avec d'autres et donc ils seront surveillés, évidemment".

"Manger français, ça a un prix"

"Une étude du  cabinet indépendant Nielsen indique que dans le mois dernier, les produits avaient augmenté de 0,01%", rapporte le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, imputant l'impression d'augmentation au fait que les Français avaient rempli de plus gros chariots en raison du confinement.

Didier Guillaume encourage à manger français pour soutenir le secteur, même si "manger français, ça a un prix". "Il faut faire le choix du patriotisme alimentaire et du patriotisme agricole", incite le ministre. "J'ai conscience qu'il y a aujourd'hui un problème de pouvoir d'achat" mais il n'est pas question "pour l'instant" d'encadrer les prix, dit Didier Guillaume, "puisqu'il n'y a pas vraiment eu d'envol".

Par ailleurs, Didier Guillaume affirme qu'il ne "laissera pas tomber la filière pommes de terre". "Nous sommes en train de regarder comment nous pouvons faire. J'ai fait des demandes à l'Union européenne qui ont été en partie acceptées pour pouvoir faire du stock", dit-il. Les invendus peuvent "être offerts à des associations, ça peut servir pour la nourriture des animaux. Ça peut servir dans les méthaniers. Nous sommes dans une situation exceptionnelle et extraordinaire, il faut des réponses qui soient extraordinaires et exceptionnelles", lance le ministre. 

"Le vin souffre beaucoup"

Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume annonce que le gouvernement demande "un fonds de solidarité" à l’Union européenne "pour aider à passer les taxes de Donald Trump parce que les taxes américaines sont dans le cadre d'un conflit entre Airbus et Boeing et les agriculteurs, les viticulteurs sont un dégât collatéral". Ajouté à la crise du Covid-19, "le vin souffre beaucoup", reconnaît-il. 

Didier Guillaume prône deux solutions supplémentaires : des "exonérations de charges parce que (…) en viticulture il n'y a pas de recettes, par contre, il y a des dépenses. Il faut garder les salariés agricoles parce que la vigne est un être vivant, il faut travailler, il faut éclaircir, il faut tailler, donc, ils n'ont pas pu mettre les salariés au chômage partiel. Et troisième mesure, nous allons faire de la distillation de crise afin de vider un peu des stocks pour le transformer en alcool, en gel hydroalcoolique".

 

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