Situation sanitaire inquiétante à Clermont-Ferrand : les hôpitaux se préparent à "un pic qui pourrait arriver dans quatre ou cinq semaines", alerte le maire
Olivier Bianchi s'attend également à ce qu'un couvre-feu soit décrété jeudi soir.
Le seuil d'alerte de 250 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants est franchi à Clermont-Ferrand, atteignant 350, ce qui devrait entraîner une série de mesures de restriction supplémentaires. La situation hospitalière est inquiétante dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes, où plus de 60% des lits de réanimation sont déjà occupés par des patients atteints par le coronavirus. Les soignants clermontois se préparent à "un pic qui pourrait arriver dans quatre ou cinq semaines", a expliqué le maire de la ville et président de Clermont Auvergne Métropole Olivier Bianchi sur franceinfo jeudi 22 octobre. L'édile a rappelé que "depuis maintenant le mois de septembre, la pente est lente, continue, mais mauvaise", ce qui justifie selon lui de prendre des mesures additionnelles. Pour autant, Olivier Bianchi a affirmé qu'il "n'est pas acceptable" que les bars, restaurants et entreprises "deviennent des victimes collatérales de cette situation générale".
franceinfo : Le plan blanc déclenché par le CHU de Clermont vient de passer au niveau supérieur. Ça veut dire qu'on a commencé à déprogrammer d'autres interventions ?
Olivier Bianchi : Exactement, parce qu'aujourd'hui, les lits de réanimation commencent à être de plus en plus occupés, alors pour certaines personnes, vu de loin, on peut dire qu'on a encore de la marge. En réalité, c'est en prévision d'un pic qui pourrait arriver dans quatre ou cinq semaines et qui verrait des gens atteints du Covid ne pas trouver de solutions de soins en lits de réanimation et donc être en très grande difficulté. Voire pire.
Je crains que maintenant, la solidarité que nous avons jouée avec les équipes médicales du CHU en accueillant des patients d'autres villes, va devenir difficile.
Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrandà franceinfo
Maintenant, il va falloir se concentrer sur la situation des habitants de notre propre région.
À quoi vous attendez-vous comme décision pour la métropole de Clermont-Ferrand ? Avez-vous déjà été prévenu ? Avez-vous déjà été contacté par les autorités ?
C'est un couvre-feu que l'on devrait voir tomber ce soir. Ce serait assez logique au regard des critères que nous avons dépassé avec toutes les conditions depuis maintenant presque deux semaines. Depuis trois semaines, on est en lien quotidien avec la préfecture et l'ARS et on suit tous ensemble les choses, la situation de manière tout à fait coordonnée et coopérative. Simplement, je n'ai pas aujourd'hui la réponse absolue officielle. Elle devrait tomber dans la journée, je pense.
Avez-vous le sentiment que les Clermontois ont baissé la garde cette semaine ?
Non, je crois que malheureusement, ce n'est pas particulier à cette semaine. D'abord, nous sommes dans une région qui est fortement impactée. Les trois autres métropoles (Lyon, Grenoble et Saint-Étienne) ont fait partie du premier wagon, si je puis dire. Depuis maintenant le mois de septembre, la pente est lente, continue, mais mauvaise. On a eu, après le confinement, une forme de relâchement naturel, mais qui en perdurant trop longtemps, explique en partie la situation clermontoise. Beaucoup des personnes qui sont aujourd'hui concernées par cette pandémie ont été contaminées non dans les zones de travail, je l'ai dit souvent, mais dans les situations conviviales et familiales.
Pensez-vous que les habitants auront la capacité de supporter ce couvre-feu et ce tour de vis supplémentaire ?
En tout cas, je pense qu'il faudra appliquer les règles pour deux raisons : essentiellement pour se protéger soi-même, protéger les autres, parce que ceux qui pensent qu'ils ne sont pas malades et qu'ils ne le seront pas peuvent être asymptomatiques et le transmettre quand même à d'autres personnes. Et puis le tour de vis, il m'inquiète surtout en matière économique. Les bars, les restaurants, les entreprises ont joué le jeu. Ils ont pris beaucoup de mesures. Il n'est pas acceptable qu'ils deviennent des victimes collatérales de cette situation générale. Nous allons mettre en œuvre des plans. On vient de faire un plan de relance lors de la première vague. Nous continuerons à accompagner économiquement et socialement des habitants et des entreprises du territoire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.