Tour de France : "Pour nous c'est un coup de projecteur mondial qui est extrêmement important", se réjouit l'Office du tourisme de Nice
La cité balnéaire d'où partira l'édition 2020 de la Grande Boucle, ce samedi, ne pourra pas profiter des retombées économiques directes habituelles en raison du protocole sanitaire. Mais elle espère attirer les touristes pour l'arrière-saison.
"On va avoir deux étapes qui vont balayer l'ensemble du territoire de la métropole de Nice et pour nous c'est un coup de projecteur mondial qui est extrêmement important", se réjouit Denis Zanon, le directeur de l'Office du tourisme métropolitain Nice Côte d'Azur, vendredi 28 août sur franceinfo, à la veille du départ du Tour de France depuis la ville azuréenne.
franceinfo : Le départ du Tour de France depuis Nice a été retardé. Les retombées économiques sur la ville seront-elles moindres ?
Denis Zanon : Évidemment, ça n'a rien à voir avec ce qui était prévu initialement fin juin. On aurait préféré le schéma initial qui était le rêve pour Nice. Là, on n'est plus du tout dans les mêmes dispositions. Et effectivement, l'impact a été altéré par le fait qu'on est hors vacances, donc c'est un peu compliqué. D'habitude, lors d'un événement comme ça, on a à la fois des retombées économiques immédiates et importantes, et le rayonnement qu'apporte la médiatisation de cet événement hors norme, qui est global puisqu'on fait des opérations de promotion dans le monde entier avec le Tour.
Aujourd'hui, on aura moins de retombées économiques directes, par contre on aura toujours la même communication globale sur l'ensemble.
Denis Zanonà franceinfo
Les petits villages alentours [où les spectateurs ne pourront pas se positionner pour voir passer les coureurs] seront quand même médiatisés. Ce qui est très important, c'est qu'on va avoir deux étapes ici qui vont balayer l'ensemble du territoire de la métropole et pour nous c'est un coup de projecteur global, mondial qui est extrêmement important.
Nice a-t-elle réussi à sauver sa saison touristique estivale ?
La saison a été moins pire que ce qu'on pensait au départ. On a eu très peur pour plein de raisons sur le positionnement de Nice, sur son organisation, sur l'aéroport qui est le deuxième aéroport international de France après Roissy-Charles de Gaulle, qui fait qu'on a 65% de clients étrangers à l'année qui viennent du monde entier. Donc il nous restait le marché français qui faisait face à une offre française pléthorique et il fallait tirer notre épingle du jeu. Donc on a travaillé d'arrache-pied depuis le mois de février, dès le début de la crise, sur des plans de communication importants, sur des offres, sur du marketing constant, ce qui fait qu'au final, on a effectivement une saison d'été qui est meilleure que ce qu'on pensait.
On a eu des Français d'abord du grand quart Sud-Est principalement et Paris. Après, on a vu arriver les touristes des pays limitrophes venant de Belgique, d'Allemagne, qui sont des clientèles habituelles ici l'été, et puis de Suisse aussi, qui sont une clientèle fidèle et qui viennent pour le coup par la route puisque la desserte aérienne était extrêmement perturbée.
D'habitude Nice compte beaucoup sur l'arrière-saison. Redoutez-vous une baisse de la fréquentation après la rentrée cette année ?
On s'attend à une contraction forte évidemment. Les vacances sont finies et les marchés sont complètement indécis. On l'a vu ces trois derniers jours entre l'Allemagne, la Belgique, la Suisse qui ferme ses frontières, le Danemark qui va les fermer très bientôt dans les jours qui viennent. Ce sont des clientèles habituelles de Nice qui sont importantes. L'arrière-saison est toujours importante ici puisque la saison court jusqu'à mi-octobre quasiment. Le climat fait qu'on est toujours en été donc c'est intéressant. Si on doit résumer, depuis le début, cette crise se vit quasiment au jour le jour, en fonction de l'évolution de la crise sanitaire, en fonction des dispositions gouvernementales des différents pays et de par ce profil très international de notre clientèle.
On apprend en marchant, c'est-à-dire que d'une semaine à l'autre tout change, des marchés rouvrent, referment, etc, donc on apprend au fil de l'eau. Ce qui est très compliqué pour nous parce que la caractéristique principale de cette crise, c'est qu'on n'a aucune vision et aucune perspective. C'est l'industrie du tourisme qui est dans ce cas-là, ce n'est pas spécifique à Nice. D'habitude, on est capable de faire des projections. Là, c'est impossible.
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