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Un ministère du Service public, un ordinateur pour les collégiens modestes... : les propositions du président de l'Assemblée nationale pour l'après-coronavirus

Richard Ferrand livre dans un courrier d'une vingtaine de pages ses "priorités" à Emmanuel Macron pour redresser le pays après la crise sanitaire. Il appelle à "une modernisation apaisante, sereine de notre pays". 

Article rédigé par franceinfo
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Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, le 10 mai 2020. (IAN LANGSDON / POOL)

Les présidents du Sénat, de l'Assemblée nationale et du Conseil économique, social et environnemental (Cese) remettront jeudi 2 juillet à 17 heures à Emmanuel Macron leurs propositions concernant le redressement du pays après la crise sanitaire du coronavirus. Franceinfo s'est procuré les propositions du président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand.

Il propose la création d'un ministère du Service public, "chargé des relations avec les citoyens. Les services publics tels qu’ils sont compris aujourd’hui, comme émanant de la puissance publique, ont vocation à cohabiter avec des missions d’intérêt général que peuvent parfaitement remplir des opérateurs du tiers secteur, non nécessairement chargés d’une mission de service public".

"Une bonne réforme menée au mauvais moment ou avec une mauvaise méthode devient une mauvaise réforme"

Sur les réformes, Richard Ferrand considère que la majorité doit "reconnaître aussi les contestations qu’ont connues certaines réformes, telle celle des retraites". Au sujet de celle-ci, il dit demeuré "convaincu de la pertinence du projet initial d’une retraite par points". Pour lui, "clairement, ce n’est pas une question de communication, une réforme mal expliquée ou trop subtile" mais "une bonne réforme menée au mauvais moment ou avec une mauvaise méthode devient une mauvaise réforme pour nos concitoyens". "Et, par euphémisme, je ne peux pas leur donner systématiquement tort"poursuit Richard Ferrand. 

Quand un message passe mal, il est facile de blâmer les récepteurs, qui n’auraient pas compris les explications du gouvernement ou qui se laisseraient aller à l’égoïsme du particulier au lieu de se hisser à la hauteur de l’intérêt général.

Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale

à franceinfo

Pour le président de l'Assemblée nationale, "l’urgence dans laquelle nous plonge la crise actuelle n’appelle pas des 'réformes' mais une modernisation de notre pays : une modernisation apaisante, sereine, qui prépare une société dans laquelle chacun pourrait trouver sa place et son chemin, quand bien même les conditions externes seraient plus difficiles". "Cela implique également une forme de radicalité, ou en tout cas une ambition profonde. Il faut faire vite. Il ne faut donc pas se tromper de méthode."

"Si des mesures telles que la limitation de vitesse à 80 km/h ou la taxe carbone sont devenues irritantes au point de mobiliser une frange de nos concitoyens, ou si d’autres, comme la suppression de l’APL accession, n’ont pas pu être évitées, il n’est pas impossible que ce soit par défaut de méthode, plutôt que par leur contenu", commente l'élu breton. 

Assumer une "discrimination positive" et changer le statut du préfet

Parmi les mesures concrètes avancées, il y a l'objectif d'un ordinateur pour tous les collégiens de France. "Pour ce qui concerne l’équipement, assumons une discrimination positive. Longtemps l’école fut celle qui offrait le premier livre, voire pour les élèves méritants, le premier dictionnaire. Il revient aux collectivités, à l’État, aux grands opérateurs et acteurs du numérique, de créer un fonds de dotation volontaire et défiscalisé pour offrir le premier ordinateur à tous les collégiens de France dont les revenus des parents sont modestes. La promesse d’égalité républicaine doit se matérialiser !"

Richard Ferrand revient aussi sur le rôle des préfets. Pour lui, la coordination effective de l’action de l’État territorial par ces derniers "est plus que jamais une nécessité". "Il eût été opportun et salutaire, par exemple, de se souvenir qu’en situation de crise sanitaire, les services de l’Agence régionale de santé sont placés sous l’autorité du préfet", poursuit-il. Il appelle donc à "une gestion interministérielle de ce corps de fonctionnaires". "Si le préfet devenait la figure de toutes les administrations de l’État, et non plus aussi exclusivement l’incarnation de garant de l’ordre public, ses évolutions de carrière ne devraient donc plus dépendre du seul ministère de l’Intérieur".

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