"Basta !" : en Italie, des salariés en colère contre l'obligation du pass sanitaire pour travailler
Pour faire face à l'épidémie de Covid-19, l’Italie devient, vendredi, le premier pays européen à imposer le pass sanitaire pour tous les salariés du public comme du privé. 23 millions de personnes sont concernées, mais certains s’y opposent et cela pourrait freiner la reprise.
Près de 8% des fonctionnaires ne sont pas vaccinés en Italie, c'est deux fois plus dans le secteur privé. Pour travailler, à partir de vendredi 15 octobre, les salariés sont désormais obligés de présenter un test négatif au Covid ou d'aller se faire vacciner. Les sanctions en cas de non-présentation du pass sanitaire ne prévoient pas de licenciement mais peuvent aller jusqu'à une suspension de salaire ou une amende. Certains salariés sont remontés, comme dans les ports d'Italie où le taux de non-vaccinés est important. "Basta !, s'emporte Cristian, un opérateur sur le port de Trieste. Ça ne sert à rien de discuter, on fait grève. Celui qui a un peu de colonne vertébrale ne s'abaisse pas, ne plie pas, moi j'ai pas confiance", explique-t-il.
"Moi, je ne me laisse pas faire parce que c’est du chantage, c’est contre ma liberté."
Cristian, opérateur au port de Triesteà franceinfo
Les grèves évoquées par Cristian pourraient en effet se multiplier. Les syndicats ont demandé plus de temps au gouvernement ou de faire un geste sur les tests. "Il faut que les tests soient gratuits pour les travailleurs, affirme Giana Frascassi, vice-présidente de la Confédération générale du travail. Cela permettrait d'éviter de nouvelles divisions dans le monde du travail."
Certaines entreprises vont payer les tests
Dans certains secteurs comme les transports, les employeurs inquiets pour leur activité vont finalement payer les tests. Une décision qui fausse le message estime le ministre du Travail italien Andrea Orlando. "C'est très bien de vouloir apaiser les choses, mais rendre le test gratuit, c'est comme si on disait : 'qui s'est vacciné, s'est trompé.'" L’obligation annoncée il y a un mois a cependant bien eu un effet : elle a fait passer le taux de personnes vaccinées de 75 à 80% de la population de plus de 12 ans.
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