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Ces soignants qui ne seront pas vaccinés contre le Covid-19 au 15 septembre : "Il est hors de question que je courbe l'échine"

Les soignants qui n'auront pas reçu au moins une première dose au 15 septembre verront leur activité et salaire suspendus.

Article rédigé par franceinfo - Luc Chemla
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un manifestant dans un cortège rassemblant des membres de la communauté médicale et des soignants de l'hôpital devant le siège de l'ARS Auvergne-Rhone-Alpes à Valence le 3 septembre 2021. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

Le 15 septembre, les soignants devront avoir reçu au moins une première dose de vaccin contre le Covid-19, sous peine de voir leur activité et salaire suspendus. Sous la contrainte, certains se sont donc empressés de recevoir l'injection. D'autres en revanche ne veulent toujours pas de la piqûre, malgré les conséquences.

C'est le cas de Noémie, aide soignante en intérim. La Drômoise a même pris les devants. "Mon contrat se terminait fin août et mon employeur voulait me prolonger jusqu'au 15 septembre mais j'ai refuséJe n'y arrivais plus. Je pleurais en partant au travail, en rentrant à la maison... Ce n'était pas possible.", raconte-t-elle. Pourtant, Noémie sait ce qui l'attend : plus de salaire, même si elle touche le chômage. 

"Je suis très inquiète pour la suite parce que j'ai trois enfants que j'élève seule. En ce moment, je dors peu et je cogite beaucoup..."

Noémie, aide-soignante qui ne se fera pas vacciner

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Cette inquiétude, Elisabeth, infirmière en psychiatrie en Corse, la partage. Le 15 septembre, elle non plus ne se fera pas vacciner. "Je n'ai pas envie d'abandonner mon métier parce que, comme beaucoup de soignants, je l'ai choisi et je l'aime, reconnaît-elle. "Pour moi, c'est un échec de partir comme cela, c'est une humiliation. Mais il est hors de question que je courbe l'échine et que je sois traitée comme une moins que rien. Si nous acceptons cela, c'est la porte ouverte à tout, nous ne savons pas jusqu'où cela peut aller."

Maintenant que sa décision est prise, elle va devoir s'adapter et donc faire des économies, d'autant qu'Elisabeth vit seule avec sa fille, adolescente. "Je restreins mes dépenses de tous les côtés parce que je me dis que si je n'ai pas de salaire pendant quelques mois, ce sera très compliqué." C'est aussi une période d'intense questionnement pour l'infirmière de 47 ans : que faire désormais ? Comment rebondir ?

Quelle reconversion professionnelle ?

"J'ai cherché une formation, je me suis demandé comment je pourrais me réorienter, raconte-t-elle, Il y a bien le secteur de la recherche mais on voit ce que cela donne aujourd'hui. Je voudrais rencontrer des conseillers dans les chambres de commerce parce qu'il y a peut-être des voies auxquelles je n'ai pas eu accès jusqu'à présent... Mais pour le moment c'est un peu le flou artistique." Elisabeth l'annonce : elle se battra également pour que sa fille ne soit pas vaccinée.

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