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Covid-19 : "60 ou 70 % de vaccinés chez les soignants" suffisent pour lutter contre la circulation du virus à l'hôpital, estime un infectiologue

Le Professeur Christian Rabaud, infectiologue et président de la commission médicale d’établissements du CHRU de Nancy, affirme que l'objectif n'est pas d'avoir 100 % de vaccinés parmi les soignants.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vaccination d'un soignant à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon, le 6 février 2021. (OLIVIER CHASSIGNOLE / POOL)

Entre vendredi 5 février et le lendemain, "550 personnes du CHRU de Nancy se sont inscrites sur la quinzaine qui vient pour une primo-vaccination", détaille le professeur Christian Rabaud, infectiologue et président de la commission médicale d’établissements du CHRU de Nancy où 2500 doses du vaccin AstraZeneca sont arrivées. Le médecin affirme que tous les créneaux de vaccination sont remplis.

A la question de savoir s'il y aura assez de doses pour tout le monde, Christian Rabaud explique qu'après les difficultés d'approvisionnement du vaccin Pfizer-BioNtech, "on avait déjà des gens en liste d'attente. Là, on relance les choses. On aurait aimé, toujours, que ça aille plus vite. Mais là, ça avance bien, les personnes qui souhaitent être vaccinées accèdent au vaccin".

Effet d'entraînement

L'infectiologue ne note pour l'heure pas de réticence de ses équipes face au vaccin mais nuance : "L'objectif n'est pas d'avoir 100 % de vaccinés. Mais si on arrive à 60 ou 70 % de vaccinés, on aura une couverture qui nous permettra à la fois de lutter contre la circulation du virus au sein de l'hôpital et d'autre part, d'avoir des gens en capacité de s'occuper des malades".

L'infectiologue pense "vraiment qu'il va y avoir un effet d'entraînement et d'exemplarité qui, de toute façon, va amener les uns et les autres à se vacciner sans difficulté."

Interrogé ensuite au sujet de la stratégie vaccinale du gouvernement, le Professeur Rabaud estime que "cela pourrait toujours aller plus vite, mais la cible est la bonne. On couvre à la fois les personnes les plus à risque, les plus âgées et les soignants."

Vers une nouvelle vague ?

L'infectiologue estime par ailleurs que la vaccination ne doit pas forcément être rendue obligatoire pour les soignants : "Ce n'est pas un sujet pour moi pour l'instant, (...) cette contrainte n'améliorera rien tout de suite dans la mesure où les gens viennent au vaccin", explique le Professeur Rabaud.

Enfin, interrogé sur la circulation des variants dans la région Grand Est, le médecin indique "qu'on s'attend à une nouvelle vague", similaire à celles observées en Angleterre, en Irlande et au Danemark. En Meurthe-et-Moselle, "on a deux patients hospitalisés avec des variants anglais, ce qui est relativement peu. (...) En Moselle, du côté de Metz, ils ont dénombré à la fois des variants anglais, sud-africain, brésilien. Et ils ont l'impression d'une plus grande circulation, plus rapide, l'implantation de ce variant. On regarde ça avec énormément d'attention et une certaine appréhension", conclut-il.

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