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Covid-19 : imposer la vaccination pour les soignants "pourrait être mal vécu", met en garde Rémi Salomon

Emmanuel Macron s'adresse aux Français dans la soirée de lundi pour présenter des mesures pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 et doit aborder la question de la vaccination obligatoire pour les soignants. 

Article rédigé par franceinfo
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Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP. (JOEL SAGET / AFP)

"On a été en défaut sur notre capacité à expliquer" la vaccination contre le Covid-19, a affirmé ce lundi sur franceinfo Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP. Emmanuel Macron s'adresse lundi 12 juillet aux Français au moment où le variant Delta progresse rapidement et qu'une quatrième vague menace. L'obligation vaccinale pour les soignants est sur la table. Mais Rémi Salomon ne croit pas à "l'injonction". Selon lui, "l'imposer comme ça pourrait être mal vécu".

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franceinfo : La propagation actuelle du coronavirus a-t-elle une incidence sur les hospitalisations ?

Rémi Salomon : Pour le moment, la réponse est clairement non. Ce variant a la particularité d'être extrêmement transmissible, le plus transmissible de tous les variants qu'on a vus depuis le début de la pandémie. Il se propage très vite, mais contrairement aux vagues précédentes, celle-ci survient sur une population qui est déjà quand même en grande partie vaccinée, et notamment dans les classes d'âge supérieures.

Les sujets âgés essentiellement sont vaccinés, donc cette fois-ci, ce sont les sujets jeunes qui sont atteints au moins en premier et qui sont moins fragiles, moins vulnérables. Pour autant, il va y avoir donc beaucoup d'infections et il y aura aussi des sujets jeunes qui iront à l'hôpital. On sait aujourd'hui qu'en Grande-Bretagne, par exemple, dans les hôpitaux nos collègues nous disent qu'ils voient arriver dans les réanimations des gens de 30 ans à 50 ans. Ce qu'on voyait peu avant.

Le vaccin est la seule solution ?

Oui, on le sait depuis le début de la vaccination. On espérait à la sortie de la troisième vague un rythme de vaccination qui était très important, très dynamique, en mai et juin. On se disait on tient le bon bout, on va y arriver. On va pouvoir remporter cette course contre la montre contre le virus. Malheureusement, le rythme des vaccinations s'est un peu ralenti fin juin début juillet. Le virus est plus contagieux qu'on ne le pensait, plus transmissible et donc il nous prend de court. C'est lui qui prend le dessus actuellement. Il faut absolument qu'on se ressaisisse. Sur la vaccination, il faut en faire plus. C'est une évidence. Et puis, il faut se reprendre sur les gestes barrières.

Êtes-vous favorable à l'obligation vaccinale pour les soignants ?

Il faut que les soignants se vaccinent, tous ceux qui s'occupent de personnes vulnérables. Il y a toute une catégorie de professions qui exposent des personnes vulnérables. Il faut que ces gens-là soient vaccinés. Je me méfie juste un tout petit peu de la manière de présenter les choses. L'imposer comme ça pourrait être mal vécu. Ce sont des gens qui ont beaucoup donné depuis le début de la pandémie, je pense qu'on a été en défaut sur notre capacité à expliquer.

Ils sont hésitants, ils se posent encore des questions. Quels sont les effets à long terme ? Est-ce que ça va toucher mon ADN ? Est-ce que ça va modifier ma fertilité ? Il n'est pas normal que les gens se posent encore ces questions aujourd'hui. Nous n'avons pas été assez clairs dans nos explications. L'injonction ne suffit pas. La responsabilisation, voire la culpabilisation ne suffit pas. Elle pourrait même stigmatiser certains groupes. Je pense qu'il faut vraiment expliquer, le faire, le faire encore.

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