Covid-19 : l'OMS appelle à instaurer un moratoire sur les doses de rappel pour donner la priorité à la vaccination dans les pays pauvres
"Nous avons un besoin urgent de renverser les choses", explique le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, qui souhaite améliorer la couverture vaccinale des pays en voie de développement.
Le patron de l'OMS a appelé mercredi 4 août à un moratoire sur les doses de rappel des vaccins contre le Covid-19 pour pouvoir les mettre à disposition des pays qui n'ont pu immuniser qu'une partie infime de leur population. "Nous avons un besoin urgent de renverser les choses : d'une majorité de vaccins allant dans les pays riches à une majorité allant dans les pays pauvres", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'un point de presse de l'OMS, à Genève. Ce moratoire devrait durer "au moins jusqu'à la fin septembre".
Washington rejette l'appel de l'OMS
Le patron de l'agence onusienne dénonce depuis des mois l'inégalité vaccinale. Sur les 4 milliards de ces doses injectées dans le monde, 80% sont allés à des pays à revenu élevé ou moyen, alors qu'ils représentent moins de 50% de la population mondiale. L'annonce de l'OMS d'un moratoire sur les doses de rappel surviennent après les décisions récentes de l'Allemagne et d'Israël de lancer des campagnes de rappel vaccinal.
En mai, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait évoqué l'objectif de vacciner 10% de la population dans tous les pays du monde d'ici septembre. "Pour y arriver, il nous faut la coopération de tout le monde, en particulier la poignée de pays et d'entreprises qui contrôlent la production mondiale de vaccins", a souligné une nouvelle fois le docteur. Pour l'heure, le dispositif Covax, chargé d'assurer une répartition équitable des vaccins contre le Covid-19, n'arrive pas à remplir sa mission faute de doses et n'a pu distribuer qu'une petite fraction de ce qui était initialement prévu.
L'appel de l'OMS a été rejeté dans la foulée par Washington. "C'est une fausse alternative", a déclaré mercredi soir Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. "Nous pensons que nous pouvons faire les deux" et "nous n'avons pas besoin de choisir" entre administrer des rappels aux Américains, ce qui n'est d'ailleurs pas encore officiellement prévu, ou aider les pays pauvres, a-t-elle expliqué.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.