Covid-19 : le vaccin est "un peu un médicament" avec "une action formidable", pour Jean-François Delfraissy
Le président du Conseil scientifique estime que les vaccins contre le Covid-19 sont des "vaccins-médicaments". Il souligne également le "tournant" que constitue l'arrivée du Paxlovid.
Le vaccin contre le Covid-19 est "comme certains vaccins par certains côtés", mais c'est "un vaccin qui est une forme, un peu, de vaccin médicament, puisqu'en fait, il protège contre les formes sévères et contre les formes graves", a déclaré le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, ce mardi sur franceinfo. "Je rappelle qu'on a dix fois plus de chances de se retrouver en réanimation si on n'est pas vacciné", a-t-il souligné.
Si "le vaccin contre le Covid a une action formidable", elle est "limitée dans le temps et sur la transmission". "Faut-il une quatrième dose pour les plus anciens, comme moi par exemple, qui a été vacciné avec une troisième dose au mois de septembre ? On ne le sait pas", a-t-il admis.
4e dose ➡️ “On ne le sait pas. Il y a une diminution de la protection avec le temps” pour Jean-françois Delfraissy. “Ce vaccin est très particulier, c’est un vaccin-médicament. Il protège contre les formes sévères et les formes graves, et ça n’a pas été assez dit”. pic.twitter.com/5w79jjx1SN
— franceinfo (@franceinfo) January 25, 2022
"Les Israéliens ont décidé une campagne de vaccination de quatrième dose sur des données scientifiques qu'on a du mal à avoir", a-t-il indiqué, soulignant que "ce sont les Israéliens qui ne les donnent pas", et non les laboratoires, et qu'il "ne sait pas pourquoi". "Les données scientifiques pour appuyer cette quatrième dose en Israël ne sont pas aussi évidentes que ça", a-t-il insisté.
Toutefois, "on a des données qui ont été réalisées à Lille, par exemple, sur une série d'Ehpad qui montrent que chez des patients dans ces établissements qui avaient été vaccinés au mois de septembre, il y a une profonde diminution de l'immunité mesurée sur les niveaux d'anticorps neutralisants, début janvier, ce qui suggère qu'il y a bien une baisse" de l'efficacité du vaccin après la dose de rappel.
L'antiviral Paxlovid, un "tournant"
Quant à l'antiviral Paxlovid, traitement curatif contre le Covid-19 du laboratoire Pfizer désormais autorisé en France, Jean-François Delfraissy "pense" qu'il est un tournant dans l'épidémie "parce qu'on va pouvoir avoir une stratégie de 'test and treat'". "Vous êtes testé positif, vous êtes à risque parce qu'incomplètement vacciné, pas vacciné du tout ou avec des facteurs de risque importants, on vous donne un médicament qui réduit le passage aux formes graves d'environ 85%", a-t-il expliqué.
Paxlovid ➡️ “Oui” c’est un tournant, estime Jean-François Delfraissy. “Le traitement existe, mais surtout n’opposons pas vaccination et médicament. On a besoin des deux.” “Moi j’y crois” mais on aura “un début lent” car les doses sont "limitées . pic.twitter.com/ViLvjROQvC
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"Surtout n'opposons pas vaccination et ce médicament, on a besoin des deux", a-t-il martelé. "Après, il va y avoir un début qui va être lent" car "on a un nombre de doses en France qui arrivent, comme dans les autres pays européens, qui va être relativement limité". "Il faut donc bien le donner aux personnes qui le justifient", a-t-il prévenu. Par ailleurs, le Paxlovid "aura probablement quelques effets secondaires, comme tout médicament, mais assez peu puisque c'est un médicament qui va être pris de façon courte".
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