Covid-19 : le vaccin, un nouvel enjeu de pouvoir à l'échelle mondiale
Emmanuel Macron a évoqué jeudi 26 mars "une guerre mondiale d'un nouveau genre" engagée autour du vaccin. Si l'Union européenne a laissé apparaître qu'elle n'avait peut-être pas pris la mesure de l'enjeu, les Etats-Unis et la Chine font eux la course en tête.
Le vaccin, au centre de toutes les convoitises, fait l'objet d'une lutte féroce. Quatre Etats font aujourd'hui la course en tête : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine. Avec des démocraties d'un côté et des régimes autoritaires de l'autre, chaque bord opte pour une stratégie différente. "La priorité dans les démocraties est donnée au pouvoir interne, et ensuite au prestige, décrypte Florent Parmentier, chercheur au CEVIPOF. Dans un régime qui n'a pas besoin de reposer autant sur les citoyens, la priorité est clairement donnée à l'international, à la manière de projeter son pays et de lui donner une bonne image."
Deux stratégies différentes
Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, la priorité est de vacciner en masse sa propre population. 43,5% des Britanniques et 26,7% d'Américains ont reçu au moins une dose du vaccin. Il faut ainsi s'assurer que toutes les doses produites restent sur le territoire national. A Moscou (Russie) et Pékin (Chine), c'est l'influence d'abord. Les deux pays vaccinent peu leur population, mais ils donnent ou vendent leur vaccin dans le monde entier : dans 72 pays pour le vaccin russe Sputnik, et dans 48 pays pour les vaccins chinois, dont beaucoup en Afrique. Les Chinois ont déjà exporté 500 millions de doses de leur vaccin. "L'objectif de la Chine, c'est d'utiliser le vaccin pour se crédibiliser sur la scène internationale vis-à-vis des pays en développement, mais surtout pour essayer de discréditer les pays occidentaux, et notamment les Etats-Unis et l'Union Européenne", analyse Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique.
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