Covid-19 : trois questions autour de la vaccination des 12-17 ans, une des priorités du gouvernement
Il reste encore plus de 2 millions d'adolescents à vacciner. L'exécutif veut accélérer le mouvement avant la rentrée scolaire.
Une dizaine de jours avant la rentrée scolaire du 2 septembre, l'inquiétude monte. Alors que le variant Delta du Covid-19 s'avère particulièrement contagieux, des médecins et des enseignants appellent à ne pas faire de l'école "le talon d'Achille de la stratégie sanitaire", dans une tribune publiée jeudi 19 août dans Le Monde (article réservé aux abonnés).
En attendant de connaître le protocole sanitaire dans les établissements scolaires, que le ministère de l'Education nationale doit dévoiler cette semaine, le ministère de la Santé met l'accent sur la vaccination des adolescents de 12 à 17 ans, soit la tranche d'âge minimale pour se faire vacciner. Quel pourcentage est déjà vacciné ? Comment accélérer la cadence ? Quelles mesures sont décidées par le gouvernement ? Franceinfo vous propose un tour d'horizon.
Quels sont les chiffres de la vaccination chez les 12-17 ans ?
Plus de 56% des 12-17 ans ont déjà reçu au moins une dose de vaccin, selon les chiffres de Santé publique France du 19 août, et 32,4% sont totalement vaccinés. Un chiffre logiquement inférieur à celui de la moyenne des Français (dont 70% ont reçu au moins une injection) puisque les 12 à 17 ans n'ont pu commencer à se faire vacciner qu'à partir du 15 juin. Selon l'AFP, cette catégorie de la population représente plus de 3 millions et demi de personnes. Dès lors, il reste encore plus de 2 millions d'adolescents qui ne sont pas totalement vaccinés, rapporte l'agence de presse. Un certain nombre d'entre eux est désormais pressé de l'être, notamment pour obtenir le pass sanitaire nécessaire pour accéder aux cinémas ou aux cafés, comme le montre ce reportage de France 3.
Autre bonne raison d'être vacciné : au collège et au lycée, les élèves non vaccinés considérés comme des cas contacts devront suivre les cours à distance pendant le temps d'isolement nécessaire, tandis que les jeunes vaccinés pourront continuer de suivre les cours dans l'établissement. Petit rappel : pour les 16 ans et plus, leur simple consentement à la vaccination suffit. Les 12-15 ans ont besoin, eux, de l'autorisation d'un de leurs deux parents.
Plus de 47 millions de Français ont déjà reçu une première injection. Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a donné pour objectif au gouvernement de passer la barre des 50 millions de primo-vaccinés (ayant reçu au moins une injection) à la fin août. Près de 58 millions de Français âgés de 12 ans ou plus sont éligibles à la vaccination.
Comment le gouvernement veut-il accélérer la vaccination de cette tranche d'âge à la rentrée ?
A la rentrée, la vaccination des collégiens et des lycéens pourra s'effectuer, dans le cadre scolaire, soit grâce à des équipes mobiles de soignants déployées dans les établissements, soit via des sorties scolaires, avec des rendez-vous groupés dans des centres de vaccination à proximité. Au total, de "6 000 à 7 000 centres de vaccination" seront "prêts" pour la rentrée scolaire, avait assuré le 28 juillet le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer sur franceinfo. Il a répété jeudi, lors d'un déplacement dans les Hauts-de-Seine, que des campagnes de vaccination seraient organisées pour les élèves "dès le mois de septembre".
Les préfectures affûtent déjà les dispositifs. Le Nord va ainsi mettre au point un "plan départemental de vaccination". Il s'agira, explique la préfecture dans un communiqué publié vendredi, "de favoriser la vaccination des élèves âgés de 12 ans et plus, le cas échéant sur le temps scolaire, en mobilisant les ressources du réseau développé de centres de vaccination en activité dans le Nord".
Et avant la rentrée ?
Certaines Agences régionales de santé (ARS) ont multiplié pendant la seconde quinzaine d'août les messages en direction des 12-17 ans pour qu'ils se fassent vacciner le plus rapidement possible. L'ARS Auvergne-Rhône-Alpes appelle ainsi les adolescents à se "faire vacciner dès maintenant" et signale dans un communiqué la possibilité de le faire sans rendez-vous, notamment dans le département de la Loire.
"De nombreux créneaux sont disponibles actuellement dans les centres, et la plupart proposent même des accès sans rendez-vous pour les jeunes, notamment dans le vaccinodrome de Saint-Etienne."
La préfecture de la Loirepar un communiqué commun avec l'ARS
Dans ce même département, des équipes mobiles de vaccination se déplacent dans certains marchés, ou centres-villes du département, signale encore l'ARS. L'idée est aussi de poursuivre la stratégie du "aller-vers", afin de toucher les populations éloignées des métropoles et des grands centres de vaccination.
Même démarche, entre autres, dans les Pays de la Loire, qui invitent les 12-17 ans à se faire vacciner avant de reprendre le chemin du collège ou du lycée. Des créneaux de vaccination sans rendez-vous seront ouverts à partir de lundi dans cette région, signale France 3 Pays de la Loire.
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