Dose de rappel : tous les Français éligibles pourront-ils recevoir leur vaccin avant la mi-janvier ?
A partir du 15 janvier, tous les Français de plus de 18 ans ayant été vaccinés au moins sept mois auparavant devront avoir reçu une dose de rappel s'ils veulent continuer de pouvoir bénéficier de leur pass sanitaire. Depuis cette annonce, les créneaux de vaccination contre le Covid-19 sont pris d'assaut.
C'est une course contre-la-montre qui s'est engagée. Dès le 15 janvier, le pass sanitaire sera soumis à une troisième dose obligatoire de vaccin contre le Covid-19 pour tous les adultes ayant été vaccinés plus de sept mois plus tôt, a annoncé Olivier Véran jeudi 25 novembre. Comment, en cinquante jours, parvenir à injecter la dose de rappel à tous ceux qui peuvent la recevoir ? "En pratique, cela concerne 25 millions de Français, dont 6 millions ont déjà reçu leur rappel. Il reste donc 19 millions de Français à date, qui deviennent éligibles au rappel de vaccination", a déclaré le ministre de la Santé, alors que cette dose peut être injectée à partir de samedi 27 novembre. Une mission trop ambitieuse ? Franceinfo fait le point sur cette campagne massive.
La France a-t-elle assez de doses ?
D'un point de vue logistique, il faut d'abord s'assurer du nombre suffisant de doses à disposition pour vacciner ces 19 millions de Français. "Nous avons largement assez de vaccins en stock pour pouvoir vacciner toutes celles et ceux qui doivent être vaccinés, en incluant tous ceux qui se décideraient à avoir leur première injection et tous ceux qui doivent recevoir leur rappel", a expliqué Olivier Véran, jeudi soir.
Actuellement, "26 millions de vaccins à ARN messager sont stockés dans les établissements de santé et plus de 4 millions de doses le sont chez les professionnels de santé en ville", comme les médecins, les sages-femmes, les infirmières ou les masseurs-kinésithérapeutes, précise le ministère de la Santé à franceinfo.
Comment la campagne va-t-elle s'organiser ?
Deuxième problème : pour injecter ces doses aux Français éligibles au rappel, il est nécessaire que les centres de vaccination soient assez nombreux. Jeudi, Olivier Véran a précisé que "300 centres allaient rouvrir", en plus des 1 100 centres déjà existants.
Plus encore que lors de la première et de la deuxième dose, les médecins et les autres professionnels de santé vont être la cheville ouvrière de cette campagne de rappel. Le ministère de la Santé compte également sur les 20 000 pharmacies du territoire. "Nous sommes prêts, organisés, (…) avec suffisamment de doses", assurait mercredi sur franceinfo Gilles Bonnefond, porte-parole de l'Union syndicale des pharmaciens d'officine, à propos de l'élargissement anticipé de la dose de rappel à tous les adultes.
Les plateformes en ligne vont-elles réussir à gérer les rendez-vous ?
C'est le phénomène de cette fin de semaine : les annonces gouvernementales ont engendré un grand nombre de prises de rendez-vous sur Doctolib, avec 1,2 million de créneaux réservés jeudi. Signe d'un empressement des Français éligibles, une attente de plus de 30 minutes était imposée aux internautes, vendredi après-midi. Et une fois la plateforme accessible, de nombreux centres n'affichaient plus de créneaux disponibles avant plusieurs semaines.
Conscient de ce goulot d'étranglement, que l'entreprise juge temporaire, Doctolib estime pourtant que la situation devrait se régler dans les prochains jours : "Sur les dix prochains jours, les 1 400 centres de vaccination, les 40 000 médecins généralistes et les 20 000 pharmaciens vont ouvrir des disponibilités", a déclaré son directeur général, Stanislas Niox-Chateau, sur RMC, vendredi matin. "Dans les deux mois qui viennent, tous les Français auront eu l'occasion de se faire vacciner pas loin de chez eux et de recevoir leur rappel", a de son côté garanti Olivier Véran, jeudi soir sur TF1.
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