Obligation vaccinale des soignants : dans certains hôpitaux, la future loi a relancé les injections
Alors que le projet de loi visant à étendre le pass sanitaire et rendre obligatoire la vaccination des soignants est examiné à l’Assemblée nationale, certains hôpitaux constatent une hausse des rendez-vous pris par les professionnels pour recevoir l’injection. Le spectre des sanctions semble y être pour beaucoup.
A l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), le centre de vaccination interne a repris du service. Alors qu’il avait fermé il y a trois semaines, les annonces d’Emmanuel Macron concernant la vaccination obligatoire des soignants contre le Covid-19 lui ont ramené un nouveau public de soignants : les retardataires, les hésitants et les récalcitrants.
Sarah appartient à la deuxième catégorie : "J’avais peur des effets secondaires", raconte cette manipulatrice radio qui reçoit sa première injection, sept mois après l’ouverture de la vaccination aux soignants. "On lit tellement de choses sur Internet : les embolies pulmonaires, les conséquences sur la grossesse", liste-t-elle après avoir reçu la piqûre par une infirmière. Elle a franchi le pas, contrainte et forcée.
"On est obligé donc il faut le faire."
Sarah, manipulatrice radio à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamartà franceinfo
Même raison pour Océane : "On nous l’impose, on n’a pas le choix", déplore cette auxiliaire de puériculture en réanimation néo-natale. En effet, les soignants devront être complètement vaccinés au plus tard le 15 septembre, sous peine d’être licenciés. "Il faut bien qu’on vive et j’aime mon travail donc j’ai envie de continuer à travailler", raconte la jeune femme, qui explique avoir attendu "parce qu’on n’a pas assez de recul".
30% des non-vaccinés ont pris rendez-vous
Comme Sarah et Océane, 135 personnes ont pris rendez-vous depuis une semaine. "Ça représente environ 30% des soignants de l’hôpital qui n’étaient pas vaccinés ", détaille Frédéric Leroy, directeur de l’établissement. Avant les annonces d’Emmanuel Macron, 460 personnes n’avaient pas reçu d'injection, soit environ un quart des effectifs.
Ces nouveaux vaccinés sont, à la différence des premiers, un peu moins enthousiastes que les précédents. "Certaines personnes arrivent renfrognées", constate Joëlle Humbert, infirmière qui procède aux injections. "Ce sont des gens plus inquiets, avec la phobie des piqûres par exemple, ou qui ne voulaient pas se faire vacciner mais qui cèdent", explique-t-elle, glissant en souriant que "certains se sont présentés comme résistants". Les derniers "attendaient que ce soit obligatoire".
Pour autant, seront-ils tous au rendez-vous ou certains refuseront-ils jusqu’au bout la vaccination ? "Quand on sera arrivé au dernier moment, tout le monde le fera", prédit, sûre d’elle, Sara. "Même moi qui ai des appréhensions, je l’ai fait. Donc tout le monde va le faire !", assure celle qui est venue en traînant des pieds. De son côté, le directeur de l’hôpital est formel : si le 15 septembre certains ne sont pas vaccinés, il suivra les instructions de la future loi. Quitte à licencier les récalcitrants.
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