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Vaccination : "C'est quand même compliqué de comprendre comment on est arrivé à ce fiasco", estime la CPME

Son président François Asselin propose de permettre la vaccination en entreprise aux salariés qui le souhaitent.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Asselin invité de franceinfo mardi 16 avril.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"C'est quand même compliqué de comprendre comment on est arrivé à ce fiasco", a déclaré mardi 5 janvier sur franceinfo François Asselin, président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME). Le gouvernement semble vouloir donner un coup d'accélérateur à la campagne de vaccination. La ministre du Traval, Élisabeth Borne, a déclaré mardi sur franceinfo que les entreprises pourraient jouer "un rôle". François Asselin préconise que les professionnels de santé de proximité interviennent en entreprise pour vacciner les salariés. "Je ne vois pas en quoi aujourd'hui nous pourrions être empêchés de développer la vaccination d'entreprise", a-t-il estimé.

franceinfo : Le gouvernement semble vouloir accélérer la vaccination. Est-ce une bonne nouvelle ?

François Asselin : Oui, c'est une bonne nouvelle. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, mais c'est quand même compliqué de comprendre comment on est arrivé à ce fiasco administratif et en termes de responsabilité.

"On avait quand même franchement le temps de se préparer et on savait que le vaccin arrivait. On avait le temps d'organiser toute la chaîne logistique." 

François Asselin, président de la CPME

à franceifo

On en arrive à des comparatifs avec nos voisins européens. Franchement, ce n'est vraiment pas flatteur pour notre pays. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Gageons qu'on récupère rapidement notre retard.

Est-ce que les entreprises doivent participer à la vaccination ?

Oui. J'étais hier soir en conférence avec les partenaires sociaux avec la ministre du Travail et nous avons fait cette proposition. Nous aimerions proposer à nos salariés de se faire vacciner soit à la médecine du travail soit sur leur lieu de travail. Cela peut franchement très facilement s'organiser. Là encore, il faut peut-être regarder les choses d'une façon un peu moins administrative, que le principe de précaution ne se transforme pas en principe d'inaction. Vous avez des services de santé au travail dans tous les département. Si jamais ça ne suffit pas, vous avez des officines, des pharmacies, pratiquement dans toutes les communes. Vous avez des professionnels de santé, que ce soit les médecins libéraux, les infirmiers, les sages-femmes. Bref, vous avez des stations de proximité qui pourraient tout à fait intervenir en entreprise.

Les patrons doivent-ils avoir la liste des employés vaccinés contre le Covid-19 ?

Bien évidemment que non, ça ne nous regarde pas. Nous sommes responsables de la santé de nos salariés sur le lieu de travail dans leur activité professionnelle, mais nous n'avons pas à accéder au dossier médical et c'est tout à fait normal. Je pense qu'on peut tout à fait le préserver. Donc, je ne vois pas en quoi aujourd'hui nous pourrions être empêchés de développer la vaccination d'entreprise si on respecte bien évidemment ces règles prudentielles. Cela ne poserait aucun problème.

Les salariés qui le souhaitent pourront venir une fois par semaine dans l'entreprise avec l'accord de leur employeur. Est-ce que c'est une bonne chose pour vous ?

Oui, c'est une bonne chose. On est encore dans cette période de pandémie où le télétravail doit être la règle pour les postes télétravaillables. Ce doit être à l'initiative de l'employeur. Bien évidemment, dans un dialogue de proximité avec ses salariés, c'est tout à fait normal. Ce que l'on constate, c'est plutôt un sujet, on va dire très urbain, et plutôt dans les grandes entreprises, beaucoup moins dans les PME où on s'est aperçu que sur le télétravail, même s'il peut y avoir ça ou là quelques petits grincements, globalement, ça se passe plutôt bien. On a plutôt affaire aujourd'hui déjà depuis pas mal de temps au phénomène inverse, c'est-à-dire que beaucoup de salariés voudraient revenir au travail parce que, bien évidemment, l'entreprise est un lieu de sociabilité.

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