Vaccination contre le Covid-19 : ce qu'il faut savoir sur la campagne de rappel dans les Ehpad qui débute ce lundi
Une troisième dose de vaccin va être injectée aux résidents des Ehpad afin de pallier la baisse de l'efficacité vaccinale et de faire face à la virulence du variant Delta au sein de la population âgée. Voici les modalités de cette campagne.
Le ballet des vaccinations reprend dans les Ehpad. La campagne de rappel du vaccin contre le Covid-19 dans ces établissements pour personnes âgées débute officiellement lundi 13 septembre en France, même si quelques structures ont déjà pris un peu d'avance. Un enjeu crucial pour ce public particulièrement à risque face à la virulence du variant Delta. Voici ce qu'il faut savoir sur cette "troisième dose" dans les Ehpad.
Près de 600 000 résidents concernés
La campagne de vaccination dans les Ehpad avait été la première à être lancée, en janvier 2020. Rebelote huit mois plus tard avec la campagne de rappel, souvent appelée "troisième dose", la plupart des résidents ayant déjà reçu deux injections. Au total, près de 600 000 résidents de 7 200 établissements sont concernés. "Il n'y a pas d'ombre au tableau sur cette campagne vaccinale qui devrait être terminée début octobre", espère Florence Arnaiz-Maumé, la déléguée générale du Synerpa (Syndicat national des établissements et résidences privés et services d'aide à domicile pour personnes âgées) dans Le Parisien.
Au-delà des résidents d'Ehpad, ce ne sont pas moins de 18 millions de Français qui seront concernés par cette campagne de rappel, selon le ministère de la Santé. Cela concerne, d'une part, "les personnes de 65 ans et plus" et, d'autre part, celles qui présentent des comorbidités augmentant le risque de formes graves du Covid-19, selon les recommandations de la HAS. Cette troisième dose est jugée nécessaire parce que "la protection vaccinale chez certaines personnes – les plus fragiles, les plus âgées – baisse", a fait valoir Jean Castex. Avec la vaccination, "on a huit fois moins de chances d'être contaminé, onze fois moins de chances d'aller à l'hôpital", a-t-il souligné.
Six mois de délai avant le rappel
Une condition doit être respectée par tous les résidents d'Ehpad avant ce rappel de vaccination. "Il faut avoir six mois depuis la (précédente) injection pour recevoir la troisième", a rappelé le ministre de la Santé Olivier Véran, le 1er septembre. Cela ne devrait pas poser de problème dans une grande majorité des cas. Pas moins de 75% des résidents des Ehpad et des unités de soins de longue durée (USLD) étaient complètement vaccinés à la mi-mars 2020 et donc éligibles dès la mi-septembre pour une troisième dose de rappel, selon Santé publique France.
Les vaccins à ARN messager requis
La "troisième dose" ne se fera pas avec n'importe quel vaccin. "Cette campagne de rappel se fera avec un vaccin à ARN messager, donc Pfizer ou Moderna", assurait Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de santé, le 24 août. Ces deux vaccins sont "très efficaces contre les formes graves de Covid-19, y compris celles liées au variant Delta" souligne la HAS. Ils pourront également être injectés aux résidents qui avaient été précédemment vaccinés avec des doses d'AstraZeneca ou une dose de Janssen.
Le consentement des familles pourra être à nouveau sollicité
Le redémarrage de la campagne de rappel dans les Ehpad se fera "après recueil du consentement", a précisé le Premier ministre, Jean Castex, le 26 août. Dans les faits, un consentement oral des résidents pourra simplement être demandé dans ces établissements ou bien un consentement écrit de la famille ou de la personne de tutelle lorsque le résident n'est plus en capacité de donner son propre consentement. La dose de rappel, comme les précédentes, est toujours administrée sur la base du volontariat, sans obligation pour les résidents des Ehpad.
Des résidents déjà (presque) tous vaccinés
Les résidents des Ehpad et des unités de soins de longue durée (USLD) sont déjà largement vaccinés : 90,1% ont reçu un schéma vaccinal complet, selon les données de Santé publique France au 9 septembre. Cependant, de fortes disparités existent toujours entre les Ehpad de l'Hexagone et d'outre-mer. Si la Haute-Marne fait figure de bonne élève avec 95% de vaccination complète dans ses établissements, la Guadeloupe et la Martinique sont (très) en retard avec respectivement 52,4% et 53,3% de résidents entièrement protégés. Sur ces territoires, l'achèvement de la première campagne de vaccination dans les Ehpad reste la priorité.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.