Cet article date de plus de trois ans.

Vaccination contre le Covid-19 : six piqûres de rappel avant de partir en vacances

Vous partez en France ou à l'étranger dans les semaines qui viennent et vous vous posez des questions sur la vaccination ? Franceinfo fait le point, alors que 24 millions de doses sont attendues dans le pays en juillet.

Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 11min
Sur une plage de l'île de Noirmoutier, en Vendée, le 25 juin 2021.
 (BERTRAND BODIN / ONLY FRANCE / AFP)

Sur la liste des préparatifs de vacances : paréo, parasol... et piqûres ? Avec la progression du variant Delta, notamment dans le sud-ouest de la France, quelques inquiétudes se profilent pour ce deuxième été placé sous le signe de l'épidémie de Covid-19. Faut-il hâter sa première injection ? Avancer la seconde ou, au contraire, la retarder ? La vaccination est-elle nécessaire pour voyager et obtenir le pass sanitaire européen ? Peut-on se faire vacciner sur son lieu de vacances, si on le souhaite ? Faut-il faire vaccciner ses enfants ?  Eléments de réponse.

Peut-on prendre rapidement rendez-vous pour sa première dose ?

Oui, puisque les doses sont désormais livrées en nombre suffisant en France, avec 20 millions de doses reçues en juin et 24 millions attendues en juillet, selon le ministère de l'Economie. Il est donc facile de trouver un créneau, à en croire le ministère de la Santé, d'autant que le rythme des prises de rendez-vous a tendance à décélérer.

"Pour une primo-injection, il y a
300 000 rendez-vous vacants à trois jours. Concrètement, vous pouvez donc trouver un rendez-vous un peu partout en France."

La direction générale de la santé

dans un point presse le 29 juin

Des recherches rapides sur le site du gouvernement Santé.fr ou sur le site indépendant Vite ma dose, qui explorent les plateformes de rendez-vous médical comme Doctolib ou Keldoc, confirmaient, jeudi 1er juillet, la possibilité de rendez-vous rapides pour une première dose dans les grandes villes comme Paris, Lyon ou Rennes, entre autres.

Mais mieux vaut tout de même prendre ses précautions : les soignants, eux aussi, vont partir en vacances (bien méritées). Petits rappels au passage : en France, seul le vaccin Janssen est unidose, mais il est réservé aux plus de 55 ans. Enfin, pour ceux qui ont déjà eu le Covid-19, une seule dose suffit pour être considéré comme entièrement vacciné.

Est-il possible d'avancer ou de retarder sa seconde dose ?

Oui. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le 15 juin une plus grande latitude pour programmer sa deuxième dose de vaccin Pfizer ou Moderna. A l'approche du début de la saison estivale, l'écart minimum entre les deux injections a été ramené à 21 jours pour permettre à davantage de personnes de partir totalement vaccinées en vacances. Auparavant, ce délai minimal était de 35 jours, explique France Bleu.  

Cette solution a été plébiscitée par les Français, selon la direction générale de la santé, mardi 29 juin : "Près de 55% des rendez-vous sont pris avec un espacement de moins de 29 jours [entre les deux doses] pour faciliter les départs en vacances. Si  vous partez en août et que vous prenez rendez-vous maintenant, cela signifie que vous aurez vos deux doses avant les vacances", a-t-elle encore noté.

Cette souplesse joue d'ailleurs dans les deux sens. Si attendre trois semaines votre seconde injection ne vous arrange pas pour des questions d'emploi du temps, vous pouvez également reporter à plus tard votre deuxième dose, dans la limite de 49 jours.

Est-il possible de se faire vacciner sur son lieu de vacances ?

En France, oui. "Il y aura des dispositifs exceptionnels de vaccination type barnum sur les lieux estivaux particulièrement fréquentés, des drives en nombre importants, ou encore des centres sans rendez-vous", a assuré le ministère de la Santé le 29 juin. L'enthousiasme est moins palpable du côté des agences régionales de santé (ARS) chargées d'organiser ces "dispositifs exceptionnels""La consigne est vraiment de se faire vacciner avant de partir", insiste l'ARS Bretagne. 

"Si un touriste se présente, on le prendra évidemment, d’autant qu’il y a de plus en plus de créneaux disponibles, mais il n’y a pas de dispositif spécial."

L'ARS Bretagne

à franceinfo

Plus au sud, sur la côte atlantique, l'ARS Nouvelle-Aquitaine juge également préférable que les vacanciers se fassent vacciner avant le grand brassage estival. Notamment s'ils comptent bronzer dans le département des Landes, où sévit le variant Delta du Sars-CoV-2, et qui passe  de "400 000 habitants en temps normal à plus de 2 millions de résidents l'été", soupire-t-on du côté de cette agence régionale de santé. Mais, "principe de réalité" oblige, celle-ci annonce des dispositifs de vaccination "renforcés sur la côte" à l'intention des vacanciers, ainsi que des centres de vaccination "éphémères". Autre initiative signalée par l'ARS Occitanie, le "vaccibus" présent sur les étapes du Tour de France, qui vaccine sans rendez-vous les demandeurs, qu'ils soient habitants du coin ou de passage.

Vous avez reçu votre première dose à Paris et vous souhaitez avoir votre deuxième injection sur votre lieu de villégiature, du côté de Mimizan (Landes), Saint-Tropez (Var) ou Fort-Mahon-Plage (Somme), avec un parfum d'air marin ? Il est possible de déroger au principe imposant que les deux rendez-vous, programmés dès la première injection, se déroulent dans le même centre de vaccination. Il suffit de vous connecter sur votre plateforme de rendez-vous médical favorite pour réserver un créneau, en précisant bien qu'il s'agit d'une "deuxième injection". Un bouton spécial a été créé pour cela. N'oubliez pas, dans la foulée, d'annuler le rendez-vous initial pris dans votre centre d'origine, s'il est devenu caduc.

La vaccination est-elle efficace contre le variant Delta ?

Oui, mais à condition d'avoir les deux doses, martèlent les spécialistes. Confrontée au variant Delta, particulièrement contagieux, la vaccination complète a montré son efficacité contre les formes graves de Covid-19, selon les autorités sanitaires du Royaume-Uni. Dans ce pays, plus de 65% de la population a au moins reçu une injection, alors que le variant Delta a été responsable de 95% des cas entre le 7 et le 21 juin, selon le dernier rapport de Public Health England, l'agence de santé anglaise.

Le vaccin à ARN messager développé par l'Américain Pfizer et l'Allemand BioNTech s'est avéré efficace à 96% contre les risques d'hospitalisation liés au variant Delta pour les patients ayant reçu les deux doses, selon une étude à l'état de prépublication (en anglais) mise en ligne le 14 juin par le service public de santé britannique. Le vaccin à vecteur viral de l'entreprise AstraZeneca et de l'université britannique d'Oxford affiche également de très bons résultats, avec une efficacité estimée à 92% contre les risques d'hospitalisation liés au variant Delta, selon cette même étude.

Face aux formes plus légères, l'efficacité serait de 79% pour Pfizer et de 60% pour AstraZeneca quinze jours après la deuxième dose, selon une étude des autorités sanitaires écossaises, non relue par des pairs et publiée dans The Lancet (en anglais) le 26 juin. En revanche, une seule dose de ce vaccin apparaît "peu ou pas du tout efficace" contre le variant Delta, souligne Olivier Schwartz, coauteur d'une étude intermédiaire de l'Institut Pasteur (en anglais) sur la réponse immunitaire après la première dose.

La vaccination est-elle exigée pour franchir les frontières ?

En principe non, mais elle facilite le voyage en permettant de se dispenser des tests PCR ou antigéniques réclamés aux frontières. Pour connaître les exigences exactes du pays où l'on se rend, il convient de se renseigner sur le site du ministère des Affaire étrangères, qui dispense ses conseils aux voyageurs, Etat par Etat.

Pour éviter aux Européens de subir des quarantaines, les 27 Etats membres de l'Union européenne ainsi que six autres Etats voisins (Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège et Suisse) se sont mis d'accord sur un pass sanitaire européen permettant de voyager dans cette trentaine de pays. Pour obtenir ce pass sanitaire européen, intitulé officiellement "Certificat Covid numérique de l'UE" (en anglais "EU digital covid certificate"), il faut attester soit d'un test négatif, soit d'un rétablissement du Covid-19, soit d'une vaccination complète.

Ce sésame a été remis d'office, sous forme de document papier, aux patients ayant reçu leur deuxième dose de vaccin après le 24 juin. Si vous avez été vacciné plus tôt, vous pouvez vous procurer ce "Certificat covid numérique de l'UE" sur le site attestation-vaccin.ameli.fr, en le téléchargeant et en l'imprimant. Vous pouvez également l'intégrer à l'application TousAntiCovid, en scannant son QR code.  Enfin, si vous n'avez pas la possibilité de le télécharger sur internet, vous pouvez téléphoner au 3646 à l'Assurance-maladie, qui vous l'enverra.

Attention : dans un certain nombre de pays européens (France, Grèce, Italie...), il faut attendre d'être vacciné depuis 14 jours écoulés pour que ce "pass sanitaire européen" soit valable (voire davantage pour le vaccin unidose Janssen). Comme chaque Etat reste maître de ses frontières, et peut assouplir ou durcir les règles à son gré, ne partez pas sans vérifier une dernière fois les conditions d'entrée de votre destination, si vous voulez éviter de finir à l'isolement dans un hôtel sans vue sur la mer.

Faut-il vacciner ses enfants pour voyager ?

Non. Pour voyager en Europe, le pass n'est exigé qu'à compter de 11 ans et, par ailleurs, la vaccination n'est autorisée en France qu'à partir de l'âge de 12 ans. Le plus simple est donc de recourir aux tests de dépistage pour les enfants de 11 ans et plus. Quant aux plus jeunes, ils n'ont en principe besoin d'aucun certificat sanitaire, mais jetez néanmoins un dernier coup d'œil, avant de partir, sur les conditions d'entrée fixées par votre pays de destination.

Signalons enfin que, dans un avis datant du 3 juin sur la place du vaccin chez les plus jeunes adolescents, la Haute Autorité de santé recommande en priorité de faire vacciner les 12-15 ans qui souffrent "de comorbidités (notamment obésité et immunodéficience ...)", ainsi que ceux "vivant dans l’entourage des personnes immunodéprimées ou vulnérables non vaccinées". 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.