: Vidéo Covid-19 : "Là, c'est très clairement une reprise épidémique", affirme l'infectiologue Anne-Claude Crémieux
En une semaine, le nombre de nouveaux cas de Covid en France a bondi ainsi de près de 50%, avec près de 50 000 nouvelles infections par jour en moyenne.
"Là, c'est très clairement une reprise épidémique qui est liée à l'arrivée de nouveaux variants de la famille Omicron, qui s'appellent BA4 BA5 ", soutient mercredi 22 juin sur franceinfo l'infectiologue Anne-Claude Crémieux. "Des variants qui diffusent plus vite", ajoute l'infectiologue. En une semaine, le nombre de nouveaux cas en France a bondi ainsi de près de 50%, avec près de 50 000 nouvelles infections par jour en moyenne sur la période du 12 au 18 juin.
franceinfo : Assiste-t-on à une reprise de l'épidémie de Covid en France ?
Anne-Claude Crémieux : Là, c'est très clairement reprise épidémique liée à l'arrivée de nouveaux variants de la famille Omicron, qui s'appellent BA.4, BA.5 et qui diffusent plus vite que le précédent, le BA.2. On a vu ce BA.4 BA.5 arriver en Afrique du Sud, puis au Portugal. Donc, on connaît son comportement.
Qui tombe malade aujourd'hui ?
Les premiers patients qui arrivent à l'hôpital, dans les services maladies infectieuses -parce que pour l'instant, en réanimation, ça n'augmente pas- ce sont des patients âgés qui ont reçu deux ou trois doses.
"Ça montre bien qu'il y a une érosion de l'efficacité de la protection du vaccin contre les formes sévères, au bout de quatre à six mois."
Anne-Claude Crémieux, infectiologueà franceinfo
Certaines personnes ont reçu leur troisième dose il y a maintenant plus de neuf mois. Ces personnes sont mal protégées contre les formes sévères.
En quoi ces nouveaux variants sont-ils différents de leurs cousins de l'an dernier et d'il y a deux ans ?
Si on compare BA.4, BA.5 par rapport à BA.2 qui a été à l'origine d'une vague en mars, BA.2 était déjà différent du variant Omicron de décembre-janvier parce qu'il était plus transmissible. Mais il n'échappe pas plus au vaccin. Maintenant, nous avons BA.4, BA.5 qui se propagent mieux que le BA.2. Celui-là, il échappe un peu mieux au vaccin. Et ça montre la capacité évolutive du virus qui est capable d'échapper aux vaccins, en même temps qu'augmenter sa transmission. Mais on sait aussi que les symptômes ne sont pas plus sévères.
Faut-il alors remettre le masque ?
Il faut s'adapter, et s'adapter ça veut dire que les personnes à risque, ce sont celles qu'on cherche à protéger. Les personnes de plus de 60 ans peuvent remettre le masque quand elles sont dans un milieu très confiné où, évidemment, le risque augmente. Je pense plutôt à des salles très fermées avec plusieurs centaines de personnes. Ça peut être le métro. Dans la rue non. On doit porter un masque quand on est cas contact. Ça, c'est vraiment très important et évidemment, si on est symptomatique.
Aujourd'hui, on a 9 millions de Français éligibles à la deuxième dose de rappel de vaccin. Ça concerne les plus de 60 ans et les personnes immunodéprimées. Mais on voit que dans cette catégorie, la vaccination a du mal à avancer. Que leur dites-vous ?
Je dis que la protection après le rappel, c'est-à-dire après la troisième dose, diminue dès quatre mois après ce rappel. Aujourd'hui, ces personnes sont mal protégées contre les formes sévères. Oui, le vaccin reste notre principale arme pour se protéger contre les formes sévères.
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