: Vidéo Covid-19 : "Les chiffres se sont subitement dégradés" avec une courbe presque "verticale", explique le directeur de l'ARS-IDF
Les indicateurs ont basculé jeudi dernier en Ile-de-France, explique Aurélien Rousseau. "C'est une forme de grande marée qui touche tout le monde simultanément".
"C'est une forme de grande marée qui touche tout le monde simultanément" dans les hôpitaux franciliens, alerte Aurélien Rousseau, le directeur général de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France, jeudi 15 octobre sur France Inter. Face à la progression du virus, Emmanuel Macron a annoncé un couvre-feu en Île-de-France et huit métropoles. "Il fallait de façon résolue limiter la progression du virus", assure-t-il.
Selon Aurélien Rousseau, "les chiffres se sont subitement dégradés" jeudi dernier. "Ça veut dire que mercredi de la semaine dernière, on avait 3 000 nouveaux cas. Jeudi et vendredi, samedi, 6 000 nouveaux cas par jour en Île-de-France". Le directeur général de l'ARS note aussi "une progression extrêmement rapide de ce fameux taux d'incidence, on a pris 100 points en une semaine. L'incidence est en Île-de-France en moyenne de 320, elle est presque à 450 à Paris, elle est au-delà de 800 chez les 20-30 ans.
On a tous ces indicateurs simultanés qui se sont dégradés, et aussi ce qu'on appelle nos indicateurs avancés, ce qui nous permet de voir si le virus bouge, les appels à SOS Médecins, les appels au SAMU pour suspicion de Covid-19, les passages aux urgences.
Aurélien Rousseau, le directeur général de l’Agence régionale de santé d’Île-de-Franceà franceinfo
Ce sont ces derniers indicateurs, qui ont également augmenté, qui fait craindre un afflux prochainement dans les hôpitaux. "La courbe a pris presque une trajectoire verticale et c'est pour ça que l'on a su qu'il fallait bouger parce que c'est cette réalité-là, dix jours après, elle a un impact sur l'hôpital. Dix jours après, elle va faire que les services de réanimation vont être très fortement sollicités", poursuit Aurélien Rousseau.
"85% des tests rendus en moins de 40 heures"
"On faisait fin juin 45 000 tests par semaine, on en aura fait la semaine dernière 280 000" en Île-de-France, indique par ailleurs Aurélien Rousseau. Le directeur général de l'ARS-IDF assure qu'il "n'y aucun déni", face aux difficultés rencontrées en septembre. "Ça a été très lourd pour l'État. Ça a été très lourd pour les laboratoires et on est au quotidien dans cette bataille-là".
"On a eu début septembre une très grosse dégradation du délai de rendu de ces tests", rapporte-t-il. Aujourd'hui, 500 points de prélèvement sont installés en Île-de-France, où "85% des tests sont rendus en moins de 40 heures".
Des chirurgies de nouveau reportées
Aujourd'hui, en Île-de-France, plus de 46% des lits de réanimation sont occupés par des patients atteints du Covid-19. "C'est 531 malades. Mais ce qui est important, ce qui fait une différence par rapport à la première vague, c'est que c'est tout l'hôpital qui est sous pression. On a 531 en réanimation, on a 1628 malades dans des lits de médecine, d'hospitalisation conventionnelle et on a aussi des malades du Covid dans des lits de soins de suite, dans des lits de psychiatrie et donc c'est pour ça que c'est une forme de grande marée qui touche tout le monde simultanément".
L'Agence régionale de santé a donné l'instruction, depuis mardi, "de déprogrammer une partie de l'activité, jusqu'à 30%. Déprogrammer, cela veut dire que vous aviez peut être une opération, une prothèse de la hanche, du genou qui était prévue déjà en avril et que l'on va à nouveau reporter", indique le directeur général de l'ARS.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.