: Vidéo Déconfinement : dans le Lot-et-Garonne, une coiffeuse itinérante très attendue
Josye est une coiffeuse itinérante dans le sud-ouest de la France. Elle apporte un peu d’animation dans les villages qu’elle traverse depuis le début de la semaine avec le déconfinement.
Le bruit du sèche-cheveux résonne sur la place du village Saint-Caprais-de-Lerm, 150 habitants, dans le Lot-et-Garonne. Il provient du camping-car coiffure-mixte. À l’intérieur, Josiane Dagatti ou plutôt Josye. Cette coiffeuse, qui ne dira pas son âge, sillonne les petits villages isolés dans le sud-ouest de la France depuis une dizaine d'années. "Je suis coiffeuse depuis très très longtemps", dit-elle en souriant.
Josye est en train de coiffer une cliente. "Un pétard", rigole-t-elle en décrivant la coupe. Grâce à son salon de coiffure ambulant, elle apporte un peu d’animation dans les villages qu’elle traverse depuis le début de la semaine avec le déconfinement. "On a repris lundi avec un peu la pétoche", indique-t-elle, mais "pas beaucoup, ça a duré la journée et puis là ça va".
Ça m'a beaucoup manqué de voir mes clients et mes clientes. Et de prendre mon camping-car, de partir.
Josye, coiffeuseà franceinfo
La coupe est terminée, Danièle est ravie : "C’était un peu long, un épouvantail", explique la cliente. Pour elle, le retour de Josye dans le village, "c’est la vie" qui recommence après le confinement : "C’est le contact humain qui manque, les relations. Être confinée toute seule quand on ne voit personne, ce n’est pas très drôle". Aller dans les villages pendant cette période de déconfinement, "c'est très important parce que les gens, il leur manquait quelque chose, estime Josye. Moi, c'est très familial".
"Ce n'est pas une vie"
"Je n'ai repris que lundi, et c'est vrai que j'ai été très fatiguée le soir avec la tension nerveuse, explique la coiffeuse. Le nettoyage et désinfecter tout, je ne le faisais pas avant." Josye a du mal à s’habituer à son masque. Elle espère que son métier ne va pas rester comme ça indéfiniment : "Ce n'est pas une vie, ça. Mais pour tout le monde, ce n'est pas que pour la coiffeuse. Vous vous rendez compte, on ne voit pas l'expression du visage, on ne voit rien."
On ne voit pas trop les émotions. Ce n'est pas une vie je trouve.
Josye, coiffeuseà franceinfo
"Ça me manque beaucoup de ne pas toucher les gens, poursuit Josye. La cliente est arrivée, il n'y a pas eu de bisou, alors que c'est la vie ça aussi. On n'est pas comme ça. On n'est pas des statues. Il ne faut pas que ça dure".
Le respect des gestes sanitaires, Josye ne rigole pas avec. Dans le camping-car tout est emballé sous plastique et le gel hydroalcoolique est à l’entrée. D’ailleurs un nouveau client fait son apparition. Philippe, 58 ans, avec des cheveux qui "ne ressemblent à rien, je n’aime pas ça. En plus, je suis un ancien militaire, les cheveux long ce n'est pas mon truc". Il affirme ne pas s’être posé la question sur le risque sanitaire : "Je n'ai pas peur, elle m'a appelé la semaine dernière, j'étais content. Moi, j'habite tout seul, rester enfermé tout seul ce n'est pas terrible."
"Il faut mettre le masque je parie", dit Philippe à Josye qui répond : "Allez oui, je vais t’opérer." La tondeuse est lancée : " Punaise, elle patine, s'exclame Josye. Elle ne veut pas rentrer tellement il a les cheveux longs, c'est pas normal ça !"
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