: Vidéo Variant anglais du Covid-19 : le Conseil scientifique recommande de prendre des décisions "très rapidement"
"Je suis très préoccupé par ce variant anglais", insiste le professeur Jean-François Delfraissy. Il encourage à prendre des mesures rapidement, alors que le Conseil de défense se tient mercredi.
Le professeur Jean-François Delfraissy, qui préside le Conseil scientifique, a affirmé que "plus vite on prend les décisions, plus elles seront efficaces" pour freiner la propagation du Covid-19 en France. Il était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi. Le conseil scientifique français a remis mardi soir un nouvel avis au gouvernement avant un conseil de défense sanitaire ce mercredi matin.
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"Si on ne fait rien, si on ne prend pas très rapidement des décisions, on aura une extension du variant anglais" en France, s'est inquiété le président du Conseil scientifique. Le variant du coronavirus identifié en Angleterre, plus contagieux mais pas plus pathogène, a été identifié dans 1% de quelque 100 000 tests PCR pratiqués en France, soit un millier de cas sur le territoire national, explique-t-il, confirmant des chiffres donnés la veille par le ministre de la Santé Olivier Véran devant le Sénat.
"La question n'est pas de le bloquer, mais de le ralentir"
D'autres variants ont été identifiés, en Suisse, au Japon et en Afrique du Sud. Les premières données suggèrent que les deux vaccins actuellement disponibles pour protéger contre les formes graves du Covid-19, fabriqués par Pfizer-BioNTech et Moderna, "neutralisent le variant anglais, ce qui n'est pas totalement prouvé pour le variant sud-africain", a rappelé Jean-François Delfraissy.
"De toute façon, on va avoir une extension du variant anglais", poursuit Jean-François Delfraissy, qui se dit "très préoccupé". Pour lui, "la question n'est pas de le bloquer, mais de le ralentir". Pour le président du Conseil scientifique, "on est dans une sorte de course de vitesse entre d'une part l'apparition inéluctable de ce variant anglais qui peut nous conduire à des chiffres de plusieurs dizaines de milliers de personnes touchées, si on se projette début avril, et d'autre part, la capacité à vacciner les personnes les plus fragiles. Nous sommes dans cette course pour les trois mois qui viennent."
Trois cas du variant sud-africain détectés en France
Concernant le variant sud-africain du Sars-CoV-2, le président du Conseil scientifique indique que trois cas ont été détectés en France métropolitaine. "Notre inquiétude sur le variant sud-africain porte beaucoup sur la Réunion et sur Mayotte, puisqu'il y a beaucoup de liens entre l'Afrique du Sud et La Réunion. C'est un variant assez proche du virus anglais, avec des mutations, des modifications du changement du génome (…) en particulier au niveau de la protéine d'attachement du virus à son récepteur". On estime que 15 à 20 des cas positifs sont liés à ce variant en Afrique du Sud.
Pourquoi voit-on actuellement une série de variants arriver ? "Il y a toujours eu des mutations, mais elles étaient relativement faible, affirme-t-il. Une des explications possibles, c'est que l'Afrique du Sud est le pays le plus touché par le VIH, qu'il y a donc un certain nombre de patients immunodéprimés qui existent. Cela rejoint ce qu'on a observé avec le variant anglais, observé initialement chez quelqu'un qui avait une immuno-suppression. Ces personnes-là continuent à sécréter le virus pendant une période plus importante."
Pour l'instant, "nous ne savons pas encore" si les vaccins existants seront efficaces contre ce variant sud-africain. "Ça neutralise uniquement en partie le variant sud-africain, c'est à dire que les niveaux d'anticorps nécessaires pour neutraliser ce variant paraissent pour l'instant légèrement plus élevés que ceux que l'on peut observer avec le variant anglais", détaille l'immunologiste. Il signale que des variants suisses et brésiliens sont également apparus.
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