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Des chercheurs découvrent une protéine offrant une protection contre Ebola

Les résultats de leur étude menée sur des souris sont publiés dans la revue américaine "mBio" de l'American Society for Microbiology.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un médecin pousse un brancard sur lequel est allongé un patient de 16 ans atteint d'Ebola, le 22 décembre 2014, en Sierra Leone.  (BAZ RATNER / REUTERS)

Ce pourrait bien être "le talon d'Achille" du virus Ebola, et un grand espoir pour les habitants des régions touchées. Des virologues ont découvert une protéine pouvant offrir une protection totale contre l'infection, selon des travaux publiés mardi 26 mai, dans la revue américaine mBio (en anglais) de l'American Society for Microbiology.

Une étude sur des souris leur a en effet permis d'identifier une sorte de "verrou moléculaire", qui se trouve à l'intérieur de cellules immunitaires, empêchant le virus de pénétrer à l'intérieur des cellules. Selon les chercheurs, le virus ne peut infecter l'organisme sans s'attacher à cette protéine appelée  Niemann-Pick C1 (NPC1). Sans elle, Ebola ne peut se répliquer.

Aucune souris modifiée n'a été infectée par Ebola

C'est ce qu'ils ont constaté sur les animaux. Les souris modifiées génétiquement pour bloquer la fabrication de la protéine NPC1 ont été "complètement résistantes" à Ebola tandis que les autres ont toutes été infectées, indique Kartik Chandran, l'un des auteurs et professeur adjoint de microbiologie et d'immunologie à la faculté de médecine Yeshiva à New York.

L'étude sur les animaux visait à confirmer que la protéine NPC1 jouait bien un rôle-clé dans l'infection par Ebola. Des cultures de tissus en laboratoire avaient permis d'observer que le virus se servait de la protéine NPC1 pour entrer dans le cytoplasme de la cellule, à savoir la région comprise entre le noyau de la cellule et la membrane qui la protège de l'extérieur.

Mais la protéine est aussi importante pour transporter le cholestérol dans les cellules, ont relevé ces scientifiques. Les personnes qui, du fait d'une anomalie génétique, ne produisent pas cette protéine souffrent d'un trouble neurodégénératif mortel appelé maladie de Niemann-Pick. Leurs cellules sont obstruées par une accumulation de cholestérol.

De futurs antiviraux ciblant la protéine ?

"Idéalement, de futures études sur des humains à partir du résultat des travaux sur les souris aboutiront au développement d'antiviraux capables de cibler efficacement la protéine NPC1", poursuit Kartik Chandran. Cela permettrait d'empêcher l'infection par Ebola, "mais aussi par d'autres filovirus comme Marburg qui sont très pathogènes et ont également besoin de NPC1 pour se multiplier".

Même si un traitement bloquant l'accès du virus Ebola à la protéine NPC1 empêcherait aussi l'acheminement normal du cholestérol dans les cellules, "les malades infectés devraient bien le tolérer car il serait seulement de courte durée", a relevé Andrew Herbert, un virologue de l'U.S. Army Medical Research Institute of Infectious Diseases et co-auteur de l'étude.

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