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Ebola : des progrès enregistrés, mais il faut continuer de lutter pied à pied

La mobilisation contre Ebola marque des points en Afrique de l'Ouest, mais il faut continuer à lutter pied à pied, selon autorités et experts. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un médecin de  Médecins sans frontières porte une tenue de protection contre Ebola en Guinée, le 16 octobre 2014. (KRISTIN PALITZA / DPA / AFP)

Levée de quarantaine en vue pour une centaine de personnes au Mali, baisse soutenue des nouvelles contaminations au Liberia : la mobilisation contre Ebola marque des points en Afrique de l'Ouest, mais il faut continuer à lutter pied à pied, selon autorités et experts. Au plan sportif, la Confédération africaine de football (CAF) a rejeté mardi 11 novembre la demande du Maroc de reporter la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2015 en raison d'Ebola. Et à la suite du "refus" de ce pays d'abriter la compétition aux dates prévues (17 janvier-8 février), l'organisation de la CAN est retirée au Maroc, dont l'équipe est également disqualifiée.

En Sierra Leone en revanche, deuxième pays le plus touché et celui où l'épidémie progresse le plus rapidement, en particulier dans la région de Freetown, la situation restait préoccupante, avec une sous-estimation chronique du nombre de cas et de morts, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). "Les bilans se sont stabilisés dans certaines régions mais à Freetown et Hastings, dans l'ouest du pays, les cas flambent", indique une porte-parole de l'OMS en Sierra Leone, considérant que la sous-évaluation était classique dans une épidémie. "Ce n'est pas une volonté des autorités de cacher la réalité, mais les gens ne signalent pas les décès pour pouvoir enterrer eux-mêmes leurs proches" selon les rites traditionnels, malgré les risques de contamination, a-t-elle estimé. En revanche, l'ancienne conseillère spéciale du président Ernest Bai Koroma, le Dr Silvia Bleyden, elle-même médecin, accuse les autorités sanitaires et le ministère de la Santé de "délibérément minimiser les bilans". Ils font du pays "la risée" de ses partenaires internationaux dans la lutte contre Ebola. 

Optimisme au Mali et au Libéria

Au Mali, dernier pays atteint, avec le décès le 24 octobre à Kayes d'une fillette de deux ans ayant voyagé avec sa grand-mère par la route de Beyla, dans le sud de la Guinée voisine, foyer originel de l'épidémie, la quarantaine était sur le point d'être levée pour une centaine de personnes, aucune ne présentant de symptômes. Sur 108 personnes identifiées, "25 ont été suivies pendant 21 jours [durée maximale d'incubation du virus] et ont été libérées du système de surveillance", précise l'OMS lundi. Parmi ces 25 personnes, 15 vivent à Bamako, et dix à Kayes. "Ce mardi, toutes les personnes en isolement à Kayes seront libérées si la tendance se confirme", affirme le Dr Abdoulaye Néné Coulibaly, de l'équipe médicale malienne chargée de suivre la situation, assurant que toutes se portaient bien, y compris la grand-mère.

L'optimisme était également de mise au Liberia, pays le plus touché, où le nombre de nouveaux cas continue de baisser, à l'inverse de la Guinée et de la Sierra Leone, selon Médecins Sans Frontières (MSF), en première ligne sur le terrain en Afrique de l'Ouest et qui a mis en ligne une formation ("e-briefing") sur Ebola destinée à l'ensemble des personnes impliquées dans la lutte contre la propagation de cette fièvre hémorragique.

4 960 morts sur 13 268 cas dans huit pays

Le nombre de nouveaux cas a chuté à "50 à 100 par jour", contre plusieurs centaines au plus fort de l'épidémie en septembre, a déclaré le vice-ministre libérien de la Santé Tolbert Nyensuah, en inaugurant lundi un centre de traitement d'Ebola construit par les militaires américains et libériens à 70 km de Monrovia, la capitale. MSF a demandé lundi des "stratégies flexibles permettant de répondre rapidement à des petits foyers éparpillés" au Liberia, où l'on recense plus de la moitié des près de 5 000 morts d'Ebola. "L'aide internationale doit s'adapter à cette nouvelle phase de l'épidémie", estime l'ONG, demandant des groupes mobiles bien équipés pouvant se déployer rapidement et surtout rétablir l'accès aux soins de santé généraux.

Hors du continent, l'unique malade encore connu, un médecin soigné à New York après avoir contracté le virus en Guinée lors d'une mission pour MSF est guéri, a annoncé lundi la mairie de la plus grande ville des Etats-Unis. Cette épidémie, qui s'est déclarée en décembre 2013, est la pire de l'histoire du virus, identifié en Afrique centrale il y a 38 ans et qui se transmet par contact direct par les fluides corporels. Elle a fait 4 960 morts sur 13 268 cas dans huit pays, essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, d'après le dernier bilan de l'OMS arrêté au 4 novembre.

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