Ebola : Fabius estime qu'interrompre les liaisons aériennes serait une "sottise énorme"
Depuis Pékin, le ministre des Affaires étrangères a mis en garde contre ce "faux bon sens".
Samedi, un vol Air France à destination de Conakry, en Guinée, a été annulé à cause d'un cas suspect d'Ebola détecté lors des premiers contrôles sanitaires sur le sol français. Alors que les personnels navigants réclament la fin de cette liaison aérienne, Laurent Fabius a estimé dimanche 19 octobre qu'une suspension des vols vers les pays d'Afrique touchés par Ebola serait "une sottise énorme". Selon le ministre des Affaires étrangères, cela favoriserait des "transports sauvages" dangereux.
Depuis Pékin, Laurent Fabius a mis en garde contre ce "faux bon sens". "Une réaction spontanée pourrait être de dire : là-bas, il y a une épidémie et donc il faut couper absolument tous les liens. Mais tous les spécialistes nous disent que, du point de vue même médical, ce serait une sottise énorme", a déclaré le chef de la diplomatie française lors d'une conférence de presse. "S'il n'y a plus aucune possibilité [de prendre l'avion], les gens vont sortir du pays en contrebande. (...) lls iront prendre l'avion dans un autre pays et, s'ils sont porteurs du virus, personne ne les contrôlera", a-t-il justifié.
Il privilégie des "contrôles draconiens"
Enfin, le ministre a vanté l'option "contre-intuitive" de "contrôles draconiens". Les "screenings", examens rapides auxquels se soumettent les voyageurs venus des pays concernés, sont mis en place depuis samedi à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Lundi, la Belgique doit à son tour appliquer ces mesures.
Plusieurs compagnies européennes ont déjà décidé de ne plus desservir les destinations à risques, contrairement à Air France qui a maintenu sa liaison Paris-Conakry. "S'il faut attendre qu'un de nos collègues ramène le virus Ebola pour stopper les vols commerciaux vers Conakry, ce serait un vrai drame", s’est alarmé Charlotte Marchand, hôtesse de l'air et membre du syndicat SNGAF. Selon elle, "on est 80 % de la population navigante à refuser ces vols".
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