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Ebola : les questions soulevées par la "rechute" d'une infirmière un an après sa guérison

Pauline Cafferkey, une infirmière britannique déclarée guérie d'Ebola il y a un an, a été victime d'une rechute. Une situation sans précédent sur le plan médical, qui pose la question du risque de réactivation du virus chez des survivants de l'épidémie.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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  • Les rechutes sont-elles fréquentes ?

Selon Ben Neumann, de l'Université britannique de Reading, l'infirmière serait seulement le deuxième cas connu de réactivation d'Ebola. Le premier pourrait avoir été un survivant dont l'œil était passé de bleu à vert, à cause d'une infection persistante due au virus.

D'autres cas ont pu se produire en Afrique de l'Ouest, mais ils n'ont pas pu être étudiés jusqu'à présent, relève de son côté Nathalie MacDermott, spécialiste des maladies infectieuses à l'Imperial College de Londres

  • Combien de temps le virus peut-il persister chez des malades guéris ?

Les virologues s'accordent à dire que le virus peut occasionnellement persister pendant quelques mois chez les survivants. Selon Ed Wright, un expert en virologie de l'Université britannique de Westminster, le virus peut persister dans des fluides corporels comme le lait maternel, le sperme ou le liquide oculaire jusqu'à six mois après l'infection, sans que la personne ne présente de symptômes caractéristiques.

Concernant le sperme, une nouvelle étude a révélé que le virus pouvait même y persister neuf mois. Ed Wright observe toutefois que le niveau de virus trouvé dans ces fluides est nettement plus bas que celui trouvé dans la phase initiale de l'infection.

  • Quel est le risque que les porteurs du virus à long terme transmettent à nouveau le virus ?

Les risques de transmission sont généralement considérés comme très faibles par les experts. Mais, compte tenu du nombre important de survivants en Afrique de l'Ouest, "il y a un risque que de nouvelle épidémies se déclenchent", selon le Pr John Edmunds, de la London School of Hygiene and Tropical medicine.

Son pessimisme n'est pas partagé par son collègue Jonathan Ball, professeur de virologie moléculaire à l'Université de Nottingham, qui estime qu’il existe peu de preuve que le virus puisse se transmettre "une fois que les symptômes initiaux majeurs comme les hémorragies, la fièvre, la diarrhée… ont disparu".

La possibilité de cas de transmission par du lait maternel provenant de mères ne présentant pas de symptômes a également été mentionnée, "mais de manière anecdotique", selon Mme MacDermott.

Ed Wright estime lui aussi que compte tenu de la faible quantité de virus présente dans les fluides, il ne peut être transmis que par contact très proche ou intime et que le risque pour la population est "négligeable". La possibilité d'une transmission par le sperme a été évoquée, mais n'a pas été confirmée.

  • Que nous apprend la rechute de Pauline Cafferkey ?

Les spécialistes s'accordent à dire qu'il s'agit d'un cas exceptionnellement grave, qui pourrait contribuer à une meilleure compréhension du virus. "C'est stupéfiant, je ne connais aucun autre cas similaire dans la littérature scientifique", relève le Pr Ball tandis que Mme MacDermott souligne qu'il s'agit d'"une situation sans précédent sur le plan médical". Pour Derek Gatherer, un expert de l'Université de Lancaster, "il est désormais clair que nous avons encore beaucoup à apprendre des effets à long terme du virus Ebola".

Propos recueillis par M. Le Roux (AFP) via le Science Media Centre à Londres.

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