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Ebola : une infirmière américaine raconte son "inacceptable" mise en quarantaine

Alors qu'elle ne présentait aucun symptôme du virus Ebola, Kaci Hickox, qui rentrait d'une mission en Sierra Leone, a été placée d'office en quarantaine. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Une chambre d'isolement pour les futurs malades du virus Ebola, le 8 octobre 2014, dans un hôpital de New York. (RICHARD DREW / AP / SIPA)

"Je ne souhaite à personne une telle situation." Une infirmière américaine, de retour aux Etats-Unis après une mission en Sierra Leone où elle a aidé les malades de l'épidémie d'Ebola, dénonce aujourd'hui son "inacceptable" placement d'office en quarantaine, alors qu'elle ne présentait aucun des symptômes d'une infection.

Kaci Hickox, qui a travaillé pour Médecins sans frontières en Sierra Leone, a été la première personne placée d'office en quarantaine, une mesure décrétée vendredi 24 octobre par les gouverneurs du New Jersey et de New York pour toutes les personnes soupçonnées d'avoir été en contact avec des malades d'Ebola. "J'ai peur pour les gens qui vont se trouver dans le même cas que moi", déplore cette infimière dans le Dallas Morning News (en anglais).

Placée à l'isolement pour vingt et un jours – soit la durée d'incubation de la maladie –, Kaci Hickox dénonce une situation chaotique et une absence flagrante d'organisation et de consignes. Après avoir été interrogée pendant trois heures "comme si [elle] était une criminelle" par différents officiers des services d'immigration ayant revêtu des combinaisons blanches, elle assure que "personne ne semblait responsable, personne ne pouvait [lui] dire ce qu'on allait faire d'[elle]". "Je me demandais ce que j'avais fait de mal", témoigne-t-elle.

"Les personnels de santé doivent être traités avec dignité"

A l'aéroport, la première prise de température est normale : 37° C. Mais "avec l'énervement et la confusion", une nouvelle prise, un  peu plus tard, fait apparaître une température plus élevée. Le personnel soupçonne une fièvre, l'un des symptômes du virus Ebola. Kaci Hickox est alors conduite à l'hôpital, escortée par huit voitures de police, toutes sirènes hurlantes. Là, un test sanguin se révèle négatif, tandis qu'une nouvelle mesure de sa température montre un retour à la normale. En vain. En vertu du nouveau dispositif décrété par les autorités américaines, l'infirmière est priée de rester confinée dans une tente hermétique, à l'abri de tout contact.

"Je viens de passer un mois à surveiller des enfants qui mouraient seuls, j'ai été témoin de la tragédie humaine. J'ai essayé d'aider alors que la plupart des pays du monde n'ont rien fait, écrit aujourd'hui Kaci Hickox, en attendant la fin de sa quarantaine. Nous avons besoin de davantage de personnels de santé pour lutter contre l'épidémie en Afrique de l'Ouest. Et les Etats-Unis doivent traiter les personnels qui rentrent de là-bas avec dignité et humanité."

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