Myotis zenatius : découverte d'une nouvelle et "très rare" espèce de chauve-souris au Maghreb
Une équipe internationale de chercheurs a trouvé ce chiroptère dans des grottes au Maroc et en Algérie, a annoncé le Conseil supérieur de recherche scientifique (Consejo superior de Investigaciones Cientificas), le CNRS espagnol.
Le Myotis zenatius est une espèce de muerciélago (chauve-souris en espagnol) "extrêmement rare et vulnérable" : on ne trouverait que 300 individus de cette espèce. Les scientifiques n’ont repéré leur présence que "dans quelques grottes qui les abritent, dans les montagnes du Maghreb, au Maroc et en Algérie", a souligné l'institut public de recherche (CSIC) dans un communiqué. Lequel cite une étude réalisée par cinq chercheurs espagnols, français et suisse.
La chauve-souris appartient à "une espèce probablement endémique des régions méditerranéennes du Maroc et de l’Algérie, et possiblement de Tunisie", aux dires du document. "Même si elle est à peine connue, il est possible qu'elle mérite d'être déjà incluse sur la liste des espèces en danger d'extinction", insistent les chercheurs.
"Mammifères placentaires"
On trouve, de par le monde, plus de 1000 d'espèces de chauves-souris, chiroptères en langage scientifique ("ordre de mammifères placentaires adaptés au vol grâce à leur membrane alaire", dixit le Petit Robert). Capables d'émettre et de recevoir des ultra-sons, ces petits mammifères peuvent voler et s'orienter dans l'obscurité totale.
Ceux-ci sont souvent menacés notamment en raison de "la disparition ou la modification" de leur habitat, mais aussi de "la transformation de leur domaine vital (routes de vol et terrains de chasse)" et de "l’utilisation de produits chimiques", selon le site nuitdelachauvesouris.com.
"Insecticides naturels" et "sac à virus"
Les chauves-souris sont des animaux très utiles : ce sont de véritables "insecticides naturels", qui évitent d’"empoisonner le sol pour des dizaines d’années", résume nuitdelachauvesouris.com.
Ces bébêtes volantes vivent dans des caves, des grottes ou des ruines et autres arbres creux et sortent la nuit. "En raison de ce mode de vie, on les associe facilement à des êtres malfaisants", explique le site earthrangers.com. Cantonnées à l’obscurité, elles ont ainsi souvent eu, dans le passé, mauvaise réputation. Et donné naissance à de multiples légendes. Ce qui fait d’elles "un animal peu aimé et très souvent persécuté".
Pour autant, les scientifiques rappellent que ces mammifères sont porteurs "de nombreuses maladies, potentiellement réémergentes chez l’homme et les autres animaux", rapporte l'Institut de recherche pour le développement. La chauve-souris est un "sac à virus", résume Le Parisien. "On pense que les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidés sont les hôtes naturels du virus Ebola", explique le site de l'Organisation mondiale de la santé. Ebola "s’introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d’animaux infectés comme des chimpanzés, des gorilles, des chauves-souris (...), des singes, des antilopes des bois ou des porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale".
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