Les urgences saturées par l'épidémie de grippe : "On est très préoccupés", alerte un chef de service de l'hôpital Tenon
"La pente est assez ascensionnelle, on est très préoccupés", alerte mercredi 8 janvier sur franceinfo Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris alors que la grippe met les hôpitaux sous tension. Une vingtaine d’établissements ont activé le Plan blanc.
"Quand on regarde la semaine de Noël, c'est tout à fait vertical en augmentation du nombre de cas et c'est beaucoup plus précoce" que d’habitude, précise le médecin. "On se méfie toujours de ces épisodes de grippe saisonnière qui commencent tôt parce que parfois, ils sont en deux vagues. On a de mauvais souvenirs, notamment en 2017-2018", rappelle-t-il. La grippe avait engendré une surmortalité estimée à 13 000 morts pendant l’hiver 2017-2018.
Un taux de vaccination insuffisant
Cette année, les urgences font face essentiellement à des cas de grippe A. "C'est une situation très tendue, on est très préoccupés", confie Gilles Pialoux. Mardi à l'hôpital Tenon, "on avait 20 lits brancards. Ce n’est pas des gens qui attendent qu’on les examine, ce sont des gens qui ont été examinés et pour lesquels on attend un lit et qui peuvent rester plusieurs jours sur ce lit brancard. C’est vraiment un marqueur", dit-il. L’hôpital parisien a ouvert une salle de 10 lits pour désaturer les urgences.
Gilles Pialoux regrette la faiblesse du taux de vaccination contre la grippe : "Si on regarde les personnes à risques de plus de 65 ans, on était l’année dernière à 54% de vaccination alors que l'objectif c'est plutôt 75-80%". Il estime la couverture vaccinale des soignants également "totalement insuffisante". "C’est quand même hallucinant. Dans les hôpitaux publics, on doit être autour de 18% de vaccinés", s'insurge-t-il.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.