Hépatite C : un nouveau test de dépistage rapide bientôt disponible
"Les tests devraient être disponibles dès la fin du mois de mai", a indiqué ce mardi 12 avril, Jérôme André, le directeur de HF Prévention, une association qui organise depuis plusieurs années des opérations de dépistage rapide du sida dans les populations les plus à risques, lors d'une conférence de presse organisée à Paris.
Quinze minutes et une simple goutte de sang doivent permettre à ces tests de déceler le virus de l'hépatite C. Leur intérêt est grand quand on sait que selon l'Institut de veille sanitaire (InVS), quelque 400.000 personnes ont au total été infectées par le VHC en France dont 230.000 touchées par des formes chroniques. Parmi celles-ci, quelque 75.000 ignoraient en 2014 qu'elles avaient été infectées, contre plus de 100.000 en 2004.
80% des Français ignorent que le virus se transmet par voie sanguine
"Si elle n'est pas traitée à temps, l'infection par le VHC va aboutir progressivement à des cirrhoses ou à des cancers du foie. Mais elle augmente également le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires", précise le Pr Jean-Pierre Bronowicki, hépatologue.
Le VHC reste toutefois encore largement méconnu des Français, comme le montre un sondage Ifop dont les résultats ont été rendus publics mardi : une personne sur cinq seulement s'est fait dépister dans sa vie, tandis que près de 80% ignorent que la transmission du virus se fait exclusivement par voie sanguine.
La principale voie de contamination reste aujourd'hui le partage de matériels (seringues, cuillère, coton imbibé...) entre toxicomanes. Le virus peut également être transmis lors de rapports sexuels "traumatiques" sans préservatif, précise Jérôme André.
Des traitements peu adaptés
Il ajoute que comme dans le cas du sida, son association ira "au plus près des populations à risque" en dépêchant des unités mobiles dans les forêts, les parkings, les aires d'autoroute.
Les tests VHC seront également proposés dans les centres commerciaux "selon des critères très précis" pour tenter de repérer les personnes qui ignorent qu'elles sont infectées (en grande majorité des hommes âgés de 18 à 60 ans).
Une fois le diagnostic posé, il restera la question de savoir quels patients pourront bénéficier des traitements coûteux, mais très efficaces, arrivés sur le marché ces dernières années.
"Je crains que 80% des personnes nouvellement dépistées ne soient pas traitées, car souffrant de formes mineures", déplore le Dr Pascal Mélin, président de l'association de patients SOS hépatites Fédération.
Les traitements innovants sont pour l'instant réservés en France aux formes les plus sévères, en dépit des protestations des associations et des médecins, qui réclament son extension à tous les patients "afin d'éradiquer la maladie".
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