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Le virus Zika peut provoquer le syndrome de Guillain-Barré, un grave trouble neurologique

Le lien avec le virus était suspecté mais a été établi pour la première fois par une équipe de l'Institut Pasteur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un moustique tigre, porteur du virus Zika, dans un laboratoire de San Salvador (République du Salvador), le 7 février 2016. (MARVIN RECINOS / AFP)

Il ne s'agissait pour l'instant que d'un soupçon, c'est désormais scientifiquement prouvé : le virus Zika peut déclencher un trouble neurologique grave, le syndrome de Guillain-Barré. Des chercheurs de l'Institut Pasteur, à Paris, le démontrent dans une étude publiée mardi 1er mars par la revue médicale The Lancet (en anglais).

Les chercheurs ont étudié des données recueillies en Polynésie Française, où une épidémie du virus Zika a sévi entre octobre 2013 et  avril 2014, touchant les deux-tiers de la population. Selon le professeur qui a coordonné l'étude, il s'agit de "la première démonstration d'un lien entre le virus Zika et le syndrome de Guillain-Barré".

Le syndrome de Guillain-Barré provoque une défaillance respiratoire chez 20 à 30% des patients atteints. Dans les pays riches, cette maladie rare entraîne des décès dans 5% des cas. Il peut aussi être causé par une infenction bactérienne ou par d'autres virus, comme la grippe, le virus du Nil occidental ou la dengue, mais les chercheurs estiment avoir écarté leur responsabilité dans le cas des patients étudiés.

Des cas rarissimes

Le déclenchement de ce trouble neurologique reste rarissime : "Le risque (...) a été estimé à 2,4 pour 10 000 infections par le virus Zika", soit 0,00024% de chances de contracter le syndrome de Guillain-Barré, estiment les chercheurs. Dans la majorité des cas, l'infection par le virus Zika est bénigne.

Si l'étude française a été saluée par une grande partie de la communauté scientifique, certains ont émis des doutes. "Il faudra encore beaucoup travailler avant que les mêmes conclusions puissent être étendues à l'épidémie de virus Zika en Amérique du Sud", a notamment estimé le porte-parole de la Société britannique pour l'immunologie.

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