Méningite B : bientôt un vaccin obligatoire ?
Dans 40% des cas, la méningite est due au méningocoque B. Cette bactérie, transmissible par la salive, réside normalement dans la gorge sans conséquence pour la santé. Mais pour des raisons inconnues, elle passe parfois dans le sang et atteint les méninges, la membrane qui enveloppe le cerveau. Elle provoque alors une infection : la méningite. "En général, ça démarre avec de la fièvre. Ça peut être des nausées, des vomissements, mal à la tête, et puis ça va évoluer très rapidement avec des troubles de la conscience, voire un coma... On peut aussi développer des lésions cutanées, ce qu'on appelle un purpura, des taches rouges qui vont ensuite pouvoir se nécroser",explique le Pr Odile Launay, infectiologue à l'hôpital Cochin (AP-HP).
Mortelle dans 5% des cas
Dès l'apparition des premiers symptômes, le diagnostic doit être confirmé par ponction lombaire. Sinon, les conséquences peuvent être dramatiques : la méningite est mortelle dans 5% des cas. Même en cas de rémission, elle peut laisser des séquelles neurologiques graves. La meilleure arme reste la prévention. Un vaccin contre la méningite B existe, mais il n'est pas intégré au calendrier vaccinal en France. A sa sortie en 2013, la Haute Autorité de Santé a émis des doutes sur son efficacité, et jugé ses effets secondaires trop importants.
"Les Anglais, au Royaume-Uni, ont introduit cette vaccination avec une très bonne efficacité, on a vu une diminution très importante des cas qui confirme que ce vaccin est efficace, et d'autre part, ils ont très bien géré les effets indésirables. Donc aujourd'hui, on a suffisamment d'éléments pour proposer cette vaccination", ajoute Odile Launay. Des discussions sont en cours pour rendre ce vaccin obligatoire chez les nourrissons. Elles devraient aboutir d'ici la fin de l'année 2019.
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