Vaccin contre A(H1N1) et narcolepsie : les victimes seront-elles toutes indemnisées ?
Lors de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1), 4,1 millions de personnes ont été vaccinées en France avec le vaccin Pandemrix® (produit par GSK) et 1,6 million ont reçu le vaccin Panenza® (Sanofi).
Des cas de narcolepsie (voir encadré) se sont développés chez une soixantaine de personnes vaccinées avec Pandemrix® dans les mois suivant la vaccination. Un nombre anormalement élevé, comparé à celui des cas habituellement observés dans la population, qui a révélé la vraisemblable responsabilité du vaccin de GSK. Des recherches ont identifié des mécanismes possiblement impliqués dans l'apparition de ces symptômes.
L'Oniam, organisme officiel chargé de coordonner le règlement amiable les indemnisations des accidents médicaux, avait annoncé des montants records pour les victimes. Mais selon le quotidien Le Figaro, "l'État refuse de prendre en compte la maladie d'une vingtaine d'entre eux", car l'Oniam juge que "la manifestation de la maladie est intervenue trop tardivement après l'injection".
Le Figaro évoque le cas d'un jeune homme aujourd'hui âgé de 20 ans, dont le diagnostic de narcolepsie est "indiscutable" selon l’expert judiciaire. Celui-ci considère comme "hautement probable" le lien avec la vaccinaiton. "Mais l'Oniam a estimé que le délai de près d'un an qui s'est écoulé entre la date de l'injection du vaccin contre la grippe A et l'apparition de [ses] premiers symptômes de narcolepsie-cataplexie ne permet pas de conclure à l'existence d'un lien de causalité entre les troubles observés et la vaccination mise en cause."
Si la moyenne d’apparition des symptômes est estimée autour de cinq mois après la vaccination, Le Figaro rappelle que l'ANSM reconnaît que "des délais pouvant aller jusqu'à deux ans ont été observés parmi les cas rapportés" - fait confirmé par des travaux scientifiques indépendants.
L'Oniam a déclaré aux journalistes du Figaro que "[son] conseil d'orientation a estimé que le délai était de l'ordre de cinq mois", mais qu’elle avait "déjà indemnisé deux enfants, de 4 et 11 ans qui avaient développé les symptômes huit mois après."
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