Usine de médicaments pour les maladies rares à Évry : "la promesse" de "construire une filière"
Laurence Tiennot-Herment, présidente de l'Association française contre les myopathies (AFM), est revenue jeudi 3 novembre sur l'annonce de la construction à Évry (Essone) de la plus grande usine européenne de médicaments pour les maladies incurables.
Laurence Tiennot-Herment, présidente de l'Association française contre les myopathies (AFM), qui organise le Téléthon, a annoncé jeudi 3 novembre la construction d'YposKesi, la plus grande usine européenne de fabrication de médicaments destinés à soigner des maladies d'origine génétique, actuellement incurables. Elle sera construite à Évry dans l’Essonne à l’horizon 2021. La présidente de l’AMF a expliqué sur franceinfo que ce site "est une promesse" qui ouvre la voie à la création d'une filière allant "de la recherche jusqu’au développement du médicament innovant."
franceinfo : Est-ce que, grâce à cette usine de fabrication de thérapie génique et cellulaire, à Évry, toutes les maladies rares pourront être soignées ?
Laurence Tiennot-Herment : Non, même si c'est le défi. Aujourd'hui, c'est pour le peloton de tête des maladies rares que la thérapie génique ou cellulaire a commencé à faire la démonstration de son efficacité. Une victoire sur une maladie, c’est une victoire sur beaucoup d’autres. Celles en pointes vont pouvoir entraîner toutes les autres, mais il y a encore quelques obstacles. Il faut faire des sauts technologiques, changer d’échelle, être capable de produire en grande quantité pour traiter un maximum de malades.
Quelles maladies seront concernées ?
Les maladies rares sont très nombreuses. Elles concernent trois millions de personnes en France. Aujourd’hui, parmi les premières maladies qui sont candidates à ces thérapies géniques, il y a les déficits immunitaires. (…) Elles ouvrent la voie pour d’autres.
Pourquoi est-ce une association, l'AFM, qui organise le Téléthon, qui est derrière ce projet et non pas un laboratoire pharmaceutique ?
L’industrie pharmaceutique ne s’est pas encore engagée dans cette voie encore très innovante. Il faut accumuler les "preuves de concept", et il y a une prise de risque. Ce n’est pas forcément où va spontanément l’industrie pharmaceutique. Nous prenons ce risque. Les donateurs du Téléthon sont à nos côtés pour cela. (…) C’est une grande ambition. C’est aussi la promesse faite à nos enfants qu’ensemble, nous puissions construire une filière qui va aller de la recherche jusqu’au développement du médicament innovant, parce que nous sommes d’abord une association de malades et de parents de malades.
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