Docétaxel : pas de risque pour "les patientes traitées antérieurement" aux décès
Le Docteur Paul Cottu, chef de service à l’Institut Curie (Paris), revient sur l'enquête ouverte par l'ANSM contre le Docétaxel, un anticancéreux générique à l'origine du décès d'au moins cinq patientes.
Le médicament générique Docétaxel est sur la sellette après le décès de 5 patientes traitées pour un cancer du sein. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a ouvert une enquête de pharmacovigilance dont les résultats seront connus fin mars.
Le docteur Paul Cottu, chef de service au département d’oncologie médicale de l’Institut Curie, a tenu à rassurer jeudi 16 février "les patientes" traitées avec ce médicament "antérieurement" aux décès survenus ces derniers mois. Si elles "vont bien, elles iront bien" dans l'avenir.
franceinfo : Utilisez-vous le Docétaxel dans votre institut ?
Paul Cottu : Nous le prescrivons très fréquemment. Il est utilisé depuis très longtemps dans des traitements du cancer du sein. (...) Dès que nous avons été confrontés à un deuxième décès, nous avons pris la décision immédiatement, sans même attendre la notification de l'Agence nationale de sécurité du médicament, de suspendre toute utilisation du Docétaxel.
Est-ce l'aspect générique du médicament qui est en cause ?
Je ne pense pas que ce soit une question de générique ou pas générique. C'est une question de qualité de fabrication du médicament, par ce fournisseur. Que ce soit un générique ou pas, la question est exactement la même.
Pourquoi le Docétaxel pose-t-il un problème maintenant alors qu'il est utilisé depuis si longtemps ?
Nous avons une expérience très ancienne avec le Docétaxel. Nous savons qu'il y a parfois des toxicités digestives, en général très modérées et très transitoires mais qui ne limitent pas l'utilisation du médicament. Depuis quelques mois, il y a un effet très particulier, de brutalité et de gravité, au caractère totalement imprévisible. Une enquête doit être menée. Il peut s'agir d'une question transitoire qui sera résolue par l'enquête.
Que pouvez-vous dire pour rassurer les patientes atteintes d'un cancer du sein ?
Les patientes qui ont reçu du Docétoxel antérieurement et qui vont bien, iront bien. C'est une toxicité qui est extrêmement précoce et brutale. Si elle n'est pas arrivée, elle n'arrivera pas. Il a des alternatives thérapeutiques tout à fait validées, reconnues, que nous utilisons parfois quand on considère qu'il y a une contre-indication à un traitement. Il n'y a pas de remise en jeu du traitement cancéreux.
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